Avec : Matthew McConaughey, Christian Bale, Izabella Scorupco, Gerard Butler
Durée : 1:40
Pays : USA
Année : 2002
Web : Site Officiel
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Avec ses dragons, ses décors apocalyptiques, son budget limité et le jeu excessif d'un de ses acteurs, Le Règne du Feu n'est autre qu'une série B déguisée en grosse production.
Dans un futur proche, la civilisation a été presque totalement balayée par une horde de dragons réveillés par un chantier dans les sous-sols de Londres. Christian Bale incarne Quinn, le chef d'un groupe de survivants reclus dans un château anglais au sommet d'une montagne. L'arrivée impromptue de Denton Van Zan 'Dragon Slayer' (Matthew McConaughey) et de sa brigade de pourfendeurs de dragons, viendra semer le trouble dans la petite communauté et attirera les foudres du dragon mâle dont l'élimination assurerait la fin de la race.
Le Règne du Feu est un film plat et peu crédible où les scènes d'action sont rares et peu impressionnantes. Hormis pour de rares exceptions, les dragons en particulier, le tout a un air de carton-pâte qui, conjugué à un scénario qui ne s'embarrasse ni de logique ni de réalisme, donne parfois l'impression de se trouver dans un film de Christophe Lambert. La faute en incombe en partie à la production dont le budget trop maigre n'est pas en mesure de satisfaire les besoins en effets spéciaux d'un tel film. Le réalisateur Rob Bowman (X-Files) a donc recours au système D pour compenser ; on remarquera ainsi que la destruction de la terre nous ait racontée à travers les pages jaunies d'un magazine, plutôt qu'avec une débauche d'effets spéciaux à la Independence Day.
Matthew McConaughey en profite pour montrer les limites de son talent. Son jeu excessif est presque intolérable, d'autant plus que le Texan qu'il est ne devrait pas avoir de problèmes à interpréter un habitant de base du Kentucky. Il nous offre la caricature de l'Américain, tatoué, rasé, fumeur de cigare et grande gueule, le tout sans jamais convaincre.
Le film se moque d'ailleurs des Américains sauveurs du monde qui détruisent tout (une anti-thèse d'Independence Day) et le héros du jour sera anglais. Mais l'ironie s'arrête là. Dans le genre l'homme contre les monstres, on est loin du second degré du sous-estimé Starship Troopers de Paul Verhoven qui s'en prenait à la culture capitaliste et belligérante américaine et à l'abrutissement télévisuel.
Christian Bale - on se demande ce qu'il vient faire ici - sauve au moins les meubles de son côté et Le Règne du Feu se laisse regarder avec un certain amusement comme une typique et kitsch petite série B appartenant au genre apocalyptique.