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Le Village













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Le Village
Réalisé par M. Night Shyamalan

Avec : Bryce Dallas Howard, Joaquin Phoenix, Adrien Brody, William Hurt
Scénario : M. Night Shyamalan
Titre Original : The Village
Durée : 1:48
Pays : USA
Année : 2004
Site Officiel : Le Village
Instinct de conservation, préservation du groupe, croyance et mensonge, tels sont les thèmes de prédilection de Night Shyamalan, concentrés dans Le Village, fable moderne, à la croisée des mythes fondateurs américains.

Shyamalan s'est imposé en quelques films comme un cinéaste sur lequel l'industrie hollywoodienne compte. Jouissant d'une liberté rare par rapport à ses productions, le jeune réalisateur rivalise d'idées de mise en scène, souvent édulcorées par sa propension aux effets de manche grossiers, aux retournements finaux, sa marque de fabrique indéniable. Passé maître dans l'installation d'une menace diffuse, reposant sur une accumulation d'éléments ténus, Shyamalan recourt à une " méthode " infaillible pour toucher une large audience, tout en se forgeant peu à peu une solide réputation d'auteur — statut qui semble, pour l'heure, plus ou moins usurpé .

Soit un village, perdu au beau milieu de la forêt. Des créatures infestent ces étendues boisées, terrifiant la communauté qui vit à proximité. La vie s'organise autour de règles strictes pour conjurer la menace et protéger le groupe des dangers extérieurs.

D'emblée, le film oppose deux espaces distincts : la forêt comme lieu de perdition et Le Village — refuge caractérisé par le repli communautaire et l'obscurantisme. Night Shyamalan explore, dans Le Village, les peurs primales du spectateur : celles du grand méchant loup et du petit chaperon rouge, perdu au milieu de la forêt menaçante. Mythe et conte s'entrechoquent dans un récit porté par un vrai plaisir de la narration. Car Shyamalan est un conteur hors pair, doté de vraies idées de cinéma et de mise en scène, concourant à faire un tant soi peu oublier l'ambiguïté de son propos.

Les notions de " territoire " mais surtout de " frontière " tendent de bout en bout la trajectoire mystérieuse du film. En germe, se réécrit symboliquement une histoire de l'Amérique, celle de pionniers. Le conseil des anciens se présente comme une réminiscence de l'histoire d'un pays ultra protectionniste. Village métaphore s'il en est dont le phalanstère actualise les problématiques politiques d'un pays soucieux, jusqu'à l'obsession, de sa sécurité. D'ailleurs, dans un final qu'on prendra soin de ne pas déflorer, l'Amérique primitive rencontre l'époque contemporaine, avec laquelle elle dialogue, par effet de superposition et de miroir, pendant tout le film. En moraliste, Shyamalan met en regard cette Amérique originelle, vertueuse et innocente avec l'Amérique actuelle, corrompue par l'argent. Shyamalan ou le mythe rousseausiste du retour à la nature ? Dans nombre d'entretiens, le réalisateur présente son village comme un " espoir " face au chaos du monde. Cette ambiguïté, mâtinée d'idéologie, ne constitue pas une nouveauté dans le cinéma de Shyamalan qui a toujours érigé la le clan au rang de valeur absolue.

La croyance, au cœur de tous les films de Shyamalan, trouve son pendant dans le mensonge. Dans Le Village, il y a ceux qui détiennent la connaissance et les autres, maintenus dans un état salvateur d'ignorance. La transmission (autre thème récurrent chez Shyamalan) est avant tout ici celle du savoir. William Hurt révèle le secret du village à sa fille, une aveugle " voyante " qui brave, telle un héroïne de contes, tous les dangers pour sauver l'homme qu'elle aime, le dénommé Lucius (Joaquin Phenix), dont le patronyme signifie " lumière " en latin. La gracile et touchante Bryce Dallas Howard (fille de Ron Howard) prête sa moue enfantine et son innocence au personnage d'Ivy. La clairvoyance contre l'obscurantisme ? Pour autant, ce n'est pas le sentiment que laisse le film de Night Shyamalan, au demeurant redoutablement efficace dans sa capacité à installer de vraies scènes de peur, comme la traversée par l'héroïne de la forêt ou la séquence du meurtre (magnifiquement filmée) qui entérine l'échec d'une communauté, vierge des turpitudes du monde. Le final s'avère en effet des plus troublants. Shyamalan opte pour le maintien du secret, en somme, valide une forme d'obscurantisme intenable, fait d'autant plus alarmant qu'il fait écho aux secrets de l'administration Bush et à sa volonté de maintenir dans l'aveuglement une Nation toute entière. Comment ne pas penser à cette métaphore, d'autant que le réalisateur met en perspective toute l'histoire d'un pays ?

Selon Night Shyamalan, Le Village est un symptôme du gouvernement de Bush. N'en serait-il pas au contraire son plus éloquent commentaire, si ce n'est même sa réplique ? En somme, la réussite du Village tient précisément en sa schizophrénie. En cela, c'est un film passionnant.

  Sandrine Marques

     Signes
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     Le Sixième sens






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