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Du sang pour Dracula















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Du sang pour Dracula
Réalisé par Paul Morrissey & Antonio Margheriti

Avec : Udo Kier, Joe Dallesandro , Arno Juerging, Maxime McKendry
Durée : 1:43
Pays : France/Italie
Année : 1974
Produit par Andy Warhol et co-réalisé par Paul Morrissey, Du Sang pour Dracula est un étrange mélange d'horreur et d'érotisme sur fond de critique sociale.

Agonisant lentement d'une carence de sang pur, le comte Dracula (Udo Kier) entreprend de se rendre en Italie, pays bien connu pour son éducation stricte et son abondance de vierges (??). Prétendant être à la recherche d'une épouse, il est invité chez une famille d'aristocrates ruinés bien décidés à sacrifier une de leurs filles à un mariage qui renflouerait les caisses. Evidemment, le comte comme les aristocrates italiens ne seront pas au bout de leurs surprises.

Comme pour la plupart des films de Paul Morrissey, une ombre plane sur la véritable identité de l'homme derrière la caméra. Si l'adage veut qu'Andy Warhol ait demandé à son protégé d'utiliser son nom comme réalisateur afin d'éluder ses censeurs, Morrissey semble bel et bien attaché à Du Sang pour Dracula. Cependant, il semblerait qu'il en ait partagé la réalisation avec le réalisateur italien Antonio Margheriti à qui l'on doit Apocalypse Cannibale et le western spaghetti crépusculaire Vengeance. Si Du Sang pour Dracula porte sans aucun doute la marque outrancière de Morrissey à travers son goût de l'excès et ses ambitions politico-artistiques, les effusions gore du climax semblent confirmer la participation d'un spécialiste du genre, en la personne d'Antonio Margheriti.

Contrairement aux films du genre, Dracula est ici un être faible et pathétique qui doit sa survie à son serviteur qui tient les choses en main. Point donc de héros ici, chaque personnage étant la proie à un vice spécifique, ce qui confirme les fins satiriques du long métrage.

Avec son mélange d'érotisme, de vampirisme et de gore, Du Sang pour Dracula arbore fièrement son statut d'oeuvre d'« Exploitation » au premier abord. Un goût pour l'épurement visuel et un rythme assez lent lorgnent toutefois vers le cinéma d'art-et-d'essai et donne corps à une version satirique de tous ces genres. Une forme donc hybride pour un font sans ambiguïté : une critique sociale qui part dans toutes les directions.

Lutte des classes, capitalisme et communisme sont passés à la moulinette cinématographique de Morrissey. Plus que jamais, le vampirisme symbolise un capitalisme rampant s'abreuvant des ressources du peuple. Sauf que cette fois-ci, le vampire s'attaque aussi aux siens, les aristocrates, montrant ainsi la déchéance d'une classe refermée sur elle - jusqu'à la consanguinité - qui s'est vu dépossédée de tous ses biens. Le château est presque vide, les meubles ayant été perdus aux cartes, tandis que l'influence du serviteur Mario (l'étalon de service Joe Dallesandro) est de plus en plus pressante sur les héritières de la famille. Leur virginité a depuis belle lurette été perdue aux avances de Mario. Le fait que le marteau et la faucille soient peints en rouge sur le mur de sa chambre montre que l'idéal révolutionnaire qui a mis à bas l'aristocratie, n'en est pas moins corrompu, balayant par la même le cinéma artistique européen engagé communiste et socialiste d'alors. Dracula, maintes fois dupé par les fausses vierges puis achevé sadiquement par Mario, montre que Morrissey n'a pas plus d'égards envers les riches et le capitalisme que les basses classes et les idéologies gauchistes.

Pour Morrissey seul l'art importe, ce qui explique le peu d'efforts apportés au réalisme de l'ensemble. Un cinéma épuré à l'extrême où les interprétations sont outrancières et les décors minimaux. Une approche qui flirte bien souvent avec le ridicule : ainsi, dans Du Sang pour Dracula, l'Italie semble principalement peuplée d'habitants blonds aux accents allemands !

Udo Kier sait se montrer fragile, pervers et grotesque à la fois tandis que Joe Dallesandro est toujours aussi raide. La présence de Vittorio de Sica et de Roman Polanski dans des petits rôles souligne pourtant bien l'importance du film.

Si Du Sang pour Dracula est une satire de genres et d'idéologies, le film ne se complaît pas moins à embrasser ce qu'il critique. En résulte une œuvre monstrueuse mais jubilatoire.

  Fred Thom

     Vengeance

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