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Henri Verneuil













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Henri Verneuil
Le plus américain des réalisateurs français

Un dossier de Laurent Ziliani

Verneuil signe donc avec Carlo Ponti (le producteur notamment des films d'Antonioni, de Dr. Jivago ou du Mépris de Godard) puis avec Jacques Bar, et la MGM lui confie les rennes de deux films.

D'abord, La Vingt-cinquième heure avec Anthony Quinn, une adaptation assez réussie du livre de Gheorgiu, qui relate les tragiques pérégrinations de ce paysan roumain pendant et après la deuxième guerre mondiale. Puis La Bataille de San Sebastian, un Western mexicain avec Charles Bronson et Anthony Quinn, où ce dernier est un faux prêtre mais un vrai héros qui va sauver un village des indiens et des pillards.

Après cette expérience américaine, en 1969, Verneuil retrouve la France. Il est désormais qualifié de « plus américain des réalisateurs français ». A partir de cette période, ses films ont changé. Il tourne Le Clan des Siciliens. La réalisation impeccable, la musique (brillante) de Morricone, les images de Henri Decaë, et Gabin, Delon, Ventura, de même qu'une fameuse scène truffée d'effets spéciaux dans laquelle un jumbo jet se pose sur une autoroute en construction : tous les ingrédients sont réunis pour un succès public.

Grâce à la complicité de Vittorio Malanese (Jean Gabin), le jeune Roger Sartet (Alain Delon) s'évade des mains de la justice. Vittorio propose à Roger de monter un coup éblouissant. L'idée est de détourner l'avion transportant des bijoux et de le faire atterrir sur une autoroute en construction. Roger organise les préparatifs, mais il s'éprend de Jeanne (Irina Demick), la propre belle-fille de Vittorio.

Rediffusé de nombreuses fois à la télévision, avec trois grosses têtes d'affiche, le film a gardé aujourd'hui son aspect spectaculaire, même s'il est avant tout taillé sur mesure pour ses acteurs.

Verneuil réalisera par la suite une série d'œuvres interprétées par Belmondo. Ainsi, pendant quelques années, il réalisera des films « à la Lautner » en dirigeant Belmondo dans des histoires survitaminées (« Bébel », son personnage récurrent des années 70, mi-flic mi-voyou au cœur tendre mais aux poings durs). Le Casse (1971), Peur sur la Ville (1974) puis Les Morfalous (1984) seront des gros succès du box office. Les cascades époustouflantes de Belmondo (Belmondo dans une poursuite de voiture mémorable dans les rues d'Athènes dans Le Casse, dans une poursuite sur le toit du métro parisien, ou hélitreuillé, entrant par la fenêtre d'une tour, dans Peur sur la Ville), les sujets très populaires (vol de bijoux, serial killer, braquage de banque…) et le grand savoir-faire de Verneuil expliquent ces réussites commerciales. Néanmoins, il n'y a plus dans ses films la sensibilité de naguère, et la profondeur des personnages s'est volatilisée au profit de l'action. Et ainsi, tout ce qu'il y a à retenir de cette triste période à la gloire de Belmondo, ce sont les coups de feu, les bagarres, et les crissements de pneus.

Le Corps de mon ennemi (1976) est une exception à la règle. Verneuil tente de se focaliser sur l'ambiance plutôt que sur l'action. Il construit un récit par flashes-back.

François Leclerc (Belmondo) vient de purger une longue peine de prison pour un double homicide qu'il n'a pas commis. A sa sortie, il se rend sur les lieux du meurtre. Il veut retrouver les vrais coupables et les punir.

Un peu plat, le film pêche par des invraisemblances et par une foison de lieux communs. Belmondo est égal à lui-même.

Verneuil filme beaucoup moins désormais, avec des budgets importants, mais ses films n'ont plus qu'une qualité technique, à la manière des films d'action d'Hollywood.

Verneuil avait réuni Yul Brynner, Henry Fonda et Dirk Bogarde -- trois stars vieillissantes -- dans un thriller d'espionnage, Le Serpent, d'après Pierre Nord, en 1974. Le genre thriller politique plaît à Verneuil, puisqu'il écrit et réalise deux films par la suite.

Ainsi, il s'essaie en 1979 à un honnête thriller politique avec Yves Montand, I…comme Icare, qui met en scène l'assassinat d'un président dans un pays imaginaire.

Le président Jary est abattu par un tireur isolé. L'assassin présumé est retrouvé mort. Le procureur Volney (Yves Montand) et ses hommes mènent l'enquête. Le doute naît dans l'esprit de Volney quand il découvre trop d'invraisemblances. Le tireur ne peut pas avoir abattu le président. C'est plutôt le fruit d'un complot. En partant de l'assassinat de Kennedy, Verneuil a écrit un film un peu poussif sur la thèse du complot, en le transposant à un pays imaginaire. Les éléments sont parfois assez convaincants, mais trop souvent c'est assez convenu et pas très bien interprété par Montand. En outre, les dialogues de Verneuil sont assez désagréables. La fin, en revanche, est très réussie et inattendue.

A noter quelques éléments similaires entre les dialogues de JFK d'Oliver Stone et ceux de Verneuil, à l'image de ces deux extraits : « Deux tireurs, c'est déjà une organisation. » (Yves Montand) et "And if there was a second rifleman, then by definition, there had to be a conspiracy" (Kevin Costner).

A noter également que Verneuil, fasciné par l'expérience sur l'obéissance menée par Stanley Milgram en 1963 à l'université de Yale, en introduit des éléments dans son film pour expliquer le conditionnement de fanatiques poussés à l'assassinat par une organisation.

Mille Milliards de Dollars (1981), qui marque la seule collaboration Dewaere / Verneuil, est un thriller bien écrit et rythmé, interprété avec brio.

Paul Kerjean (Patrick Dewaere), journaliste dans un grand quotidien, reçoit un coup de téléphone anonyme. On lui annonce qu'un homme politique, Benoît-Lambert, aurait touché des pots-de-vin pour céder une entreprise d'électronique à une grosse société internationale.

Paul mène son enquête, qui le mène dans le milieu des multinationales. Les trente premières multinationales, découvre-t-il alors, pèsent mille milliards de dollars, l'équivalent du PIB d'un grand pays. Peu de temps après, Benoît-Lambert est retrouvé mort, suicidé, dans sa voiture. Mais était-ce vraiment un suicide ? Patrick Dewaere est excellent, mais il s'en sort comme il peut avec des dialogues stéréotypés qui frisent parfois le ridicule. Toutefois, l'histoire est habile, un peu binaire sans doute, et les rebondissements sont suffisamment nombreux pour susciter l'intérêt jusqu'au bout.

A partir des Morfalous (1984), Verneuil ne reprendra la caméra que pour filmer son autobiographie, en deux parties Mayrig (1991) et 588 rue Paradis (1992), avec Claudia Cardinale, Richard Berry et Omar Sharif. Hélas, deux films ratés, à cause d'effets trop appuyés. D'autant plus dommage que le livre Mayrig était écrit avec beaucoup de sensibilité et de talent. Verneuil y revient sur l'histoire de son arrivée en France dans le Marseille des années 20, sur ses difficultés d'intégration, sur l'amour de ses parents, sur ses études... Mayrig aura été un best-seller et fut traduit dans de nombreuses langues.

Depuis Mayrig et 588 rue Paradis, Verneuil n'avait pas renoncé au cinéma, puisqu'il parlait de temps à autre d'un projet de thriller.

::: Intro
1. L'époque Fernandel
2. Des personnages sans importance
3. Le plus américain des réalisateurs français
::: Conclusion






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