Ecrit en 1844-45, Le Comte de Monte Cristo est sans aucun doute l'oeuvre la plus connue d'Alexandre Dumas Père après Les Trois Mousquetaires.
Publié à l'origine en feuilletons dans le journal Le Siècle en 1844, ce classique de l'intrigue a pour héros Edmond Dantès, un jeune marin marseillais qui, en passe d'épouser la belle Mercedès, est dénoncé comme comploteur bonapartiste par son rival en amour. Injustement emprisonné pendant 18 ans au Château d'If au large de Marseille, il fait la connaissance d'un codétenu, l'abbé Farria qui avant de mourir lui confit l'existence d'un immense trésor enfoui sur l'île de Montecristo. Après une évasion spectaculaire, Dantès récupère le trésor, et revient en France sous l'apparence du richissime comte de Monte Cristo dans le but d'étancher sa soif de vengeance.
Si le thème de la vengeance est assez commun, il tourne ici à l'obsession. Dantès mérite certainement que justice lui soit rendue, mais sa croisade, implacable et sans pitié, en fait un homme aigri et rancunier dénué de toute émotion. Le jeune et naïf Dantès est bel et bien mort, laissant place au comte manipulateur. L'homme n'est cependant pas dénué de toute commisération puisqu'il viendra en aide à ceux qui l'avaient jadis aidé, saura récompenser ses serviteurs et contribuera au bonheur du fils Maurel et de la fille de Villefort en facilitant leur idylle.
Dumas en profite aussi pour dresser un portrait peu flatteur des grands de ce monde. Les ennemis de Dantès sont tous devenus des figures politiques ou militaires du royaume qui baignent dans la corruption et des intrigues sordides.
Le désir de vengeance croit avec le lecteur et on se délecte de la préparation minutieuse et de la réalisation du plan. Monte Cristo punira chacun de ses rivaux par là où ils ont péché (voir Se7en). L'écriture de Dumas, romanesque à souhait au bon sens du terme, fourmille de détails.
A la vue du nombre d'adaptations cinématographiques, télévisées ou théâtrales qui ont suivies, une chose est sûre : Le Comte de Monte Cristo est un classique dont on ne se lasse jamais.