Si le film ne restera sûrement pas dans les annales, la bande originale de The Center of the World offre cependant un parfait mélange de sensualité, d'exotisme et de grooves.
Pour illustrer l'érotisme du film de Wayne Wang, le label de San Francisco Six Degrees Records s'est tourné vers les pays chauds afin de créer une bande son qui combine, au-delà des genres, des sons issus des quatre coins du monde.
« Black Cat Bone » de Laika est un morceau parlé ensorceleur sur fond de légers beats. Si « Millenium » de DJ Cam ressemble un peu trop à un interlude de Moby, « Rattlebone » de Robbie Robertson est une chanson entraînante sur fond de chants ethniques indiens américains.
Sur le sensuel « Dailight Tripping », Nicky Love semble une cousine lointaine de Dot Allison, tandis que les guitares langoureuses d'Euphoria sur « Is This Heaven » rappellent Mazzy Star. « Kese Kese » remixé par Transglobal Underground juxtapose le raï au psychédélisme indien. « Temoine » d'Ekova est une invitation au voyage amenée par des chœurs féminins.
Succédant au banal « The Sheer Weight of Memory », l'incontournable Bebel Gilberto apporte un peu de fraîcheur et beaucoup de charme avec « Alguém ». Suite logique, le fameux « Tantos Desejos » de Suba amène son étrange cocktail d'électronique et d'influences brésiliennes. Les incantations de l'Ambiant de « Currents » hypnotisent lentement mais sûrement.
L'album se conclut curieusement sur « Mean Flower » de Joe Henry, sorte de musique d'ambiance de bar qui dépareille avec l'ensemble.
Un voyage au centre musical du monde, s'il en est.