Si Primal Scream s'est forgé une réputation d'alchimiste électronique à travers une série d'albums studios méticuleusement élaborés, il ne faudrait pas oublier que c'est à la base un groupe de rock qui a une parfaite maîtrise de la scène.
Au lieu d'asséner la salle de samples et autres fioritures analogiques, le groupe opta donc pour une armature guitare-basse-batterie aggrémentée de quelques bidouillages électro. Et c'est tant mieux puisque le concert fut l'occasion de découvrir de nouvelles versions de la plupart des morceaux réarragés pour l'occasion. Il fallait donc une groupe de scène musclé. D'où la présence du bassiste des Stone Roses menant la dance avec son gros son alors que trois guitaristes (dont celui des My Bloody Valentine) établissaient un mur du son et qu'un trompétiste et saxophoniste apportaient la touche funk. Quant à Bobby Gillepsie il adopta sa moue boudeuse réminescente de ses années Jesus & Mary Chain tout en assurant ses parties vocales.
Le but des Scream était clair: enflammer la salle; et ce fut chose faîte dés l'ouverture, sous la propulsion de la basse du single "Swastika Eyes" de Xtrmntr. Suivirent extraits de ce dernier album dont une version du rap "Pills" bien supérieure à l'original. "Kill All Hippies" et "Kowalski" se chargèrent d'alimenter la liesse de la salle alors que quelques instrumentaux et l'hypnotique "Higher Than The Sun"que Gillepsie dédia au chanteur de The Cult présent dans la sallecréèrent quelques instants d'intimité. Le concert prit ensuite des accents rock quand Primal Scream entama son répertoire rock avec "Rock On", "Medication" et "Movin' On Up" où le groupe célébra ses influences Rolling Stoniennes. Puis, dernière mutation le groupe choisit une fin explosive à travers ses morceaux cyber- ou pur punk comme "Accelerator" qui marquent la rage de Xtrmntr. Et histoire d'affirmer leurs origines anglaises punky, sur les reprises du "Kick Out The Jam" du MC5 et du "No Fun" des Stooges ils firent appel au guitariste des non-moins Sex PistolsSteve Jonesqui vint appuyer le groupe de sa guitare (on remarquera le clin d'oeil puisque les Sex Pistols avaient fait de "No Fun" un de leurs anthems). Un moment presque surréaliste qui vous donnait l'impression de vous trouver en plein milieu du film Sugar Town.
Sans aucun doute un bon concert dont la principale force résida dans les arragements live de la plupart des morceaux et la facilité du groupe à communiquer sa musique d'un style à l'autre. Quelques surprises toutefois, on remarqua la quasi-absence de Screamadelica, un des albums les plus important des années 90 et de son hymne "Loaded" et l'attitude trop ennuyée et anti-charismatique du chanteur qui ne paru s'éclairer qu'à la présence de Steve Jones. Enfin la sous-utilisation de Kevin Shields (My Bloody Valentine) était flagrante d'autant plus que sa guitare ne se faisait quasimment pas remarquerun comble pour l'un des maîtres de la scène noisy.
La venue des Primal Scream était un évènement à ne pas manquer. Et la présence de personalités comme Ian Astbury, Steve Jones et Alan MacGee fondateur du label anglais Creation ne fut que renforcer son ampleur.