S'il est peu probable que Wim Wenders et les membres de Depeche Mode se rendent à Anaheim afin de visiter le nouveau parc California Adventure de Disney, ils s'aventurèrent bel et bien à Orange County pour assister au concert de U2.
Mais comment aborder un spectacle de U2? Exaltation quasi-mystique ou expérimentation audio-visuelle à la pointe de la technologie? A voir la scène en forme de coeur, les effets discrêts et leur répertoire constitué de la plupart de leurs hits, il est clair que le groupe était là avant tout pour son public. 2001 est décidément une bonne année pour U2 et les spectateurs ont répondu à l'appel.
N'oublions pas pour autant l'énergique PJ Harvey qui, avec un groupe solide, montra qu'elle peut chauffer un stade avec un set bien trop court, le prix à payer quand on a la chance d'ouvrir pour un tel groupe.
U2 entama ensuite les hostilités avec "Elevation", un morceau représentatif de leur nouvel album All That You Can't Leave Behind.
Dès les premières notes, il était clair que ce groupe si calculé en studio s'électrise sur scène. Adam Clayton soutint le groupe avec sa basse puissante tandis que Larry Mullen, dernier visage angevin des quatre, martela une frappe rapide et précise. The Edge, comme Bono le fit remarquer, prouva qu'il est humain lorsqu'il cassa deux cordes et dû s'accorder. Les deux ont d'ailleurs une complicité bien palpable.
Quant à Bono, il connaît les tours de tout homme de spectacle qui se respecte, imitant le taureau face au matador The Edge, invitant une danseuse du ventre ou faisant un tour de la scène en courant (Bah, et alors s'il parut fatigué et se mélangea un peu les pinceaux dans les paroles?). De toute façon, le public gagné d'avance fut plus que satisfait.
Les hymnes du groupe ne furent pas oubliés de "Sunday Bloody Sunday" à "Bullet the Blue Sky" en passant par "Angel of Harlem" et plusieurs morceaux d'Achtung Baby dont "One" et "Mysterious Ways". Bono sut faire monter la pression avec "With Or Without You" et "All I Want is You", mais le groupe tomba à plat sur "The Fly".
Des dédicaces à Michael Hutchence, ("Stuck In A Moment You Can't Get Out Of") et Joey Ramone, ("I Will Follow") rendirent hommage à ces deux artistes disparus, alors que Wim Wenders fut aussi salué sur "Far Away (So Close)". Dans un autre registre, Charlton Heston fut aussi montré du doigt pour son rôle de porte-parole de l'association américaine des armes à feu.
"Kite" et "In A Little While" furent plus intimistes et émotionnelles mais l'énergie revint avec "Beautiful Day" et New York".
Le seul véritable regret est l'absence de chansons des albums Pop et Zooropa. "Staring At The Sun" et "If God Will Send His Angels" n'auraient pas dépareillées en ce qui me concerne.
Ils ouvrirent donc avec "Elevation" et terminèrent avec "Pride (In the Name of Love)". A-t'il vraiment été 20 ans?
