Covenant
Northern Lights
Les suédois de Covenant ont bâti leur réputation sur un mélange de rythmes EBM froids et de voix monotones mais dramatiques imaginez Andrew Eldritch des Sisters of Mercy s'éloignant du micro pour se mettre à danser. Covenant fait partie de cette vague de groupes futurepop/EBM/new industriel (ou quelque soit le nom que vous vouliez lui donner) qui ont réussi à conquérir le cœur des goths et des fans d'indus. Proches de Front 242, leurs rythmes sont implacables sans être militaristes. La mélancolie, omniprésente dans leur musique, annihile la froideur des machines parce qu'ils prennent le temps de construire l'ambiance plutôt que d'asséner voix distordues et rythmes répétitifs à l'image de ces groupes de « transe diabolique ».
On ne s'étonnera donc pas que Northern Light, leur cinquième album, se rapproche de plus en plus de l'electro sombre d'un Depeche Mode. Si le CD s'ouvre d'une manière familière avec des synthés frisquets, la voix adoucie de Eskil Simonsson sur « Bullet » apporte une dimension inédite de vulnérabilité et d'humanité à leur musique.
Leur son reste dans la continuité de leur œuvre, organique, comme les bongos de « Rising Sun », le piano de « Bullet » et les chœurs d' « Invisible and Silent » le soulignent. Plus abouti, l'album résonne de ses qualités sans être morose. La présence de morceaux plus lents démontre que Northern Lights n'est pas seulement ciblé pour les pistes de danse pour bottes cloutées. Ils savent exprimer ce qu'ils ressentent sans que la musique n'en pâtisse ; une démarche qui rappelle sans aucun doute VAST.
Si les vieux fans se plaindront sûrement que le groupe se soit ramolli, abandonnant les rythmes purs et durs qui ont fait leur réputation sur la scène EBM, cette nouvelle direction synthpop est justement ce qui séduit. NNon pas qu'ils aient totalement relégué aux oubliettes leur son emblématique : « We Want Revolution » est agressif au possible, tandis que « Call the Ships to Port » est d'une facture synthé/beats plus classique et que l'étrange dichotomique refrain résolument disco de « Atlas » offre une hymne bizarre et dansant.
Laura Tiffany
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