Si Spirit Light Speed n’est que le discret projet solo de Ian Astbury, chanteur du groupe The Cult, il est néanmoins bien plus convaincant que certaines productions du groupe.
L’album reflète les goûts personnels d’ Astbury pour les sons électroniques, ryhtmes groovy et rock pur, ce qui ne devrait être une surprise pour ceux qui l’aperçurent, ici à LA, parmi les spectateurs de concerts de groupes électroniques majeurs comme Primal Scream.
Spirit Light Speed est dans la continuité du dernier album éponyme de The Cult et de leur single “The Witch”. Mais plus qu’une simple copie, il crée ses propres marques, alliant avec succès bidouillages électroniques, gros rythmes et, bien sûr, la voix puissante du chanteur, ce auquel The Cult n’avait pu pleinement parvenir.
“Back On Earth” démarre le disque en force avec ses gros rythmes, basses saturées et refrain sous influence “Sympathy For The Devil”. “High Time Amplifier” avec sa rythmique, grosses basse et guitares acérées est un single accrocheur qui vous martèlera. L’album ensuite ralentit sur les questions charmantes de “Devil’s Mouth” tandis que “Tonight” mélange refrain solide et sons expérimentaux dans la lignée du dernier opus de Primal Scream, Xtrminator. L’influence de Moby est évidente sur "Metaphysical Pistol" avec son phrasé monotone et ses nappes de synthées. “The Witch” ne se démarque pas vraiment de la version de The Cult et ne semble être ici que pour rendre à Cesar ce qui lui appartient. “It’s Over” est un des meilleurs morceaux avec sa wah-wah infectieuse. Chanson à coloration politique, “El Che” est un bel et mélancholique hommage à cette icone révolutionnaire, alors que les deux derniers morceaux concluent cet album sur un tempo plus doux mais bienvenu.
Ian Astbury prouve avec Spirit Light Speed que son talent va bien au-delà de la simple tenue du micro, sur un album qui ne devrait pas seulement séduire les fans de The Cult. Astbury est un des derniers de sa race: une rock star qui n’a pas besoin de s’embarrasser de sarcasmes pleurnichards.