The Raveonettes Chain Gang of LoveThe Raveonettes Chain Gang of Love






The Raveonettes : Chain Gang of Love











Gratuit - Les nouvelles critiques par e-mail
 
Powered by YourMailinglistProvider


The Raveonettes
Chain Gang of Love

Genre : Rock
Année : 2003
Pays : Danemark
Site Officiel : The Raveonettes
Détails : Titres & Extraits
Label : Columbia Records
The Raveonettes est un duo danois composé de Sharin Foo (basse, chant) et de Sune Rose Wagner (guitare, chant); ils aiment s'habiller en noir et blanc et n'ont apparemment aucun lien de parenté. Ayant grandi dans un milieu international, Sharin est grande, blonde, de type caucasien et son allure fait immédiatement penser à Nico. Après un voyage aux Etats-Unis et lassé de l'état de la scène musicale dans son ensemble, Sune décide alors de fonder un groupe afin de rendre hommage à ses héros.

Teinté d'influences allant de grands classiques comme Buddy Holly ou les Beach Boys aux pionniers des temps modernes que sont Sonic Youth ou The Jesus and Mary Chain, le premier disque des Raveonettes, l'EP Whip it on, rassemblait de façon très homogène des chansons par moments trop similaires, peut-être à cause des restrictions que le groupe s'était imposé lui-même. Batterie dépourvue de charleston et de cymbales, une seule et même tonalité (Si mineur), pas plus de trois accords par chanson, aucune ne devant dépasser trois minutes: un véritable dogme érigé en réaction à la musique "mainstream" trop souvent surproduite. Délivrer leur musique de ses composants superflus et aller au-delà des schémas établis: tel est le but à atteindre, le défi que le duo tente de relever.

Assez conforme aux règles qu'ils se sont fixées (si ce n'est passer du Si mineur au Si majeur), leur premier album, qui marque aussi leurs débuts sur une "major", voit les Raveonettes s'imprégner d'influences non seulement musicales mais également cinématographiques et littéraires, comme Barry Gifford, David Lynch, la beat generation et des centaines de road movies. C'est peut-être pour cette raison que Chain Gang of Love est l'un de ces disques qui vous captivent d'emblée; tout semble être à sa place dans cet album de chansons d'amour et d'aventure, parfait compagnon de route pour une virée nocturne dans l'Amérique profonde, avec ses motels lointains et reculés, ses lieux étranges peuplés de gens qui le sont tout autant.

On démarre donc en douceur, avec "Remember", chanson très calme et idyllique, où les deux voix s'entremêlent, procurant ainsi une infinie sensation d'intimité, le tout bercé par une guitare qui évoque les passages les plus paisibles du Velvet Underground. On retrouve la même atmosphère dans "Love Can Destroy Everything", ballade nocturne et délirante qui m'a rappelé une théorie intéressante explorée par Bertolucci dans son film Le Dernier Tango à Paris. Ces passages de l'album, lents et posés, font parfois tellement référence à The Jesus and Mary Chain, que les premières notes de "Little Animal" sont presque identiques à celles de "Just Like Honey"; la chanson se mue heureusement en une obscure histoire de perversion où les explosions de guitare qui peuplent l'album entier semblent se produire naturellement.

On ne s'égare que très rarement durant ce voyage, tant que l'on est en bonne compagnie: "That Great Sound of Love" est un morceau passionnant, qui convient très bien à un moment d'évasion; une déferlante de guitare fuzz se répand sur le rythme rockabilly de "Noisy Summer"; et "Let's Rave On", chanson la plus courte de l'album, est un puissant hymne adolescent et l'un de mes morceaux favoris au même titre que le captivant "Heartbreak Stroll", dans lequel la guitare et le rythme accrocheurs sont une perpétuelle invitation à surfer dans la nuit. "Untamed Girls" est un autre grand moment rempli d'assurance et de nostalgie.

La grâce a néanmoins un prix, du moins cette fois, et lorsque le duo tente d'allier l'électronique aux éléments classiques du rock, le résultat est quelque peu monotone: sur "The Truth About Johnny" et "The Love Gang" la sauce ne prend pas, la boîte à rythmes est trop artificielle, ce qui atténue la sensation d'intimité qui est heureusement présente sur une bonne partie de l'album.

Vous arriverez quand-même à destination, quelle qu'elle soit, et les bonnes sensations vous accompagneront jusqu'à la fin du disque, voire longtemps après, à condition d'oublier que le groupe n'arrive pas ou ne pense pas à se libérer suffisamment de ses influences. Ils s'en soucieraient peut-être s'ils savaient que The Jesus and Mary Chain leur fait parfois un peu trop d'ombre. Car s'il est important d'avoir des parents, il est tout aussi essentiel de quitter le cocon familial afin de voler de ses propres ailes.

  Douglas Coronel-Bernal
  Traduit de l'anglais par Pierre Borgnet

     The Raveonettes : Whip It on


     Make Beats
     Backstage Passes
     Custom Socks




| Info Plume Noire | Contacts | Publicité | Soumettre pour critique |
| Rejoignez-Nous! | Chiffres-clés | Boutique | Mailing List | Charte |

Copyright ©1998-2010 LA PLUME NOIRE Tous droits réservés.


The Raveonettes : Chain Gang of Love

Like Us On Facebook