Comme tout fan de David Bowie et Iggy Pop, j'attendais avec impatience Velvet Goldmine, film de Todd Haynes (Safe), censé
retracer la relation entre les 2 hommes sur fond d'années Glam. Même si cette période ne fût pas un des tournants musicaux de ce siècle, un close-up sur ces 2 icônes hautes en couleurs semblait de bonne augure.
Velvet Goldmine n'est en aucune sorte un film sur Bowie, Pop ou le Glam, mais tout simplement une apologie de l'homosexualité. Avant de me faire fustiger par les bien-pensants en pantoufles, non je ne
porte pas de messages homophobes par cette exclamation, mais là où
Stephen Frears ou autres Gus Van Zant réussirent, Haynes se plante lamentablement.Ce film est un vol intellectuel, tentant de faire passer des vessies pour des lanternes.
Quand on sait que Haynes est le créateur du Queer Cinema, on ne s'étonne pas de sa démarche. Son film utilise cette période trouble pour nous insufler 2h15 d'homosexualité et de travestisme que l'on pourrait facilement rebaptiser Bowie, Queen of the Desert.
En aucune sorte le film ne mentionne le talent des protagonistes, mais tout au contraire, s'apesantit à transformer leur relation mentor-protegé en une simple histoire d'amour et de sexe. Nulle description colorée du Glam ici, juste du transformisme aguicheur. Et quand on sait que Bowie et Pop ont refusé l'utilisation de leurs chansons, on n'est point étonné. 20th Century Boy des T Rex, est en fait l'un des seuls morceaux originaux de cette époque utilisés dans le film. On imagine avec effroi Marc Bolan, chanteur de T Rex mort en 77 dans un accident de voiture, se retourner dans sa tombe, n'ayant pu refuser ce sacrilège.
Du coup, on a droit à de l'imitation Bowiesque popienne musicale tout au long du film,
qui est au Glam, ce que le Canada Dry est à la Guiness, malgré l'utilisation de pointures
comme la voix de Radiohead, les guitares de Suede & Sonic Youth, plus la rythmique de Grant Lee Buffalo.
Quant a l'aspect purement cinématographique, le film est d'un ennui insupportable. L'absence de rythme qui créait la claustrophobie de
Safe ne crée ici que l'ennui. A la douloureusement pénible absence de scénario, saucissonée de video clips mediocres, ajoutez une réalisation se voulant arty et maniérée. Vous aurez ainsi un avant goût de cette soupe indigeste à la direction pompeuse et migraineuse.
Enfin, pour ce qui est de l'interprétation, le personnage principal bowiesque est insurportable alors que le personnage de Marc Bolan y est ridiculisé. Le seul qui tire son épingle du jeu
est Mc Gregor, criant de vérité en Iggy Pop, et qui comme à son habitude se glisse avec justesse dans
la d'un personnage décadent de cette trempe.
Au final à éviter absolument si vous aimez cette période, ou si vous êtes néophites parce que vous serez bernés de croire en cette fable pretexte à
servir l'hypocrisie intellectuelle d'un directeur racoleur voulant seulement vanter ses tendances sexuelles.