Réalisé en 1973, Badlands est le premier film de Terrence Malick, réalisateur de La Ligne Rouge.
Badlands retrace l'odyssée sanglante d'un jeune couple paumé au coeur de l'Amerique profonde. Ca vous rappelle quelque chose?.. . Nous y reviendrons plus loin.
Les deux jeunots tenant les rôles titres ont depuis fais leur preuves. Martin Sheen, reconnu pour Apocalypse Now et considéré comme le père le plus malchanceux d'Hollywood (sa progéniture compte les talentueux Charlie Sheen & Emilio Estevez), y interprète un jeune ébouheur sans avenir, un bon bougre pour qui les notions de bien & mal sont floues. Sa compagne de 15 ans, introvertie et insensible, a quant à elle les traits de Sissy Spacek.
Si le film comporte quelques scènes violentes, il est centré principalement sur la relation entre les deux protagonistes et leur errance entre bien & mal. Mais, comme Malick nous a accoutumé avec La Ligne Rouge, les allégories, les éléments naturels et la poésie remplacent des dialogues trop bavards pour semer des indices que chacun doit trouver. Au lieu d'utiliser la guerre comme dans son dernier film, c'est cette fois l'ennui et une vie sans avenir qui sont les catalyseurs poussant l'homme à affronter son destin.
La cinématographie est lechée, une sorte de paysage fauviste se perdant dans l'infini de ces terres désertiques, les "Badlands" du Midwest. La photographie de l'équipe qui a aussi colaboré à la La Ligne Rouge est donc trés artistique afin de renforcer l'impact du silence et des étendues sans fin où l'homme devient seul responsable de ses actes. Il possède alors une totale liberté, qu'il acquiert en créant une nouvelle société (séquence Robinson Crusoë dans la forêt). Il peut ainsi passer à des actes acceptés dans le monde qu'il se crée mais pas dans le notre, le "vrai"!!
Revenons maintenant à cette ressemblance étrange avec Tueurs Nés. Si le film d'Oliver Stone comporte de nombreuses scènes identiques au film de Terrence Malick, on peut argumenter que tous deux sont tirés du même fait divers. Mais là où le bas blesse, c'est que Tueurs Nés tente aussi, mais maladroitement, d'utiliser des allégories (sous forme de dessins animés) tout comme Badlands, ce qui nous amène à questionner l'honnêteté du film de Stone. Une simple copie? A vous de juger...
Laissez-vous entraîner dans ce voyage au boût des "mauvaises terres" et des limites de l'homme.