The Tree of Life - critique du film

:. Réalisateur: Terrence Malick
:. Acteurs: Brad Pitt, Sean Penn
:. Scénario: Terrence Malick
:. Titre Original : The Tree of Life
:. Durée: 2:18
:. Année: 2011
:. Country: USA
:. Pays: The Tree of Life

  
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Tree of life sera le film des mais. Le chef d'œuvre d'un auteur sans nul autre pareil mais qui souffre d'un excès de perfectionnisme. Un trip métaphysique dont on ne sort pas indemne et qu'on ne peut s'empêcher de comparer au 2001 l'Odyssée de l'espace de Kubrick, mais qui ne parvient pas à s'imposer par lui-même. Un film qui s'apparente à un plat raffiné, composé d'ingrédients frais et rares, concocté selon une recette subtile, qui tend à la perfection, qui fait exploser les papilles à la première bouchée, mais qui, après le tour de main de trop, laisse un arrière-goût désagréable de raté. Un film devant lequel on salivait rie qu'à son évocation au menu, qu'on aurait voulu aimer, défendre corps et âme, mais qui plaide coupable.

Attendu depuis plus d'un an (il devait figurer en compétition officielle au Festival de Cannes 2010 mais il faudra attendre l'édition suivante pour le découvrir), après avoir épuisé pas moins de cinq monteurs, Tree of life déconcerte d'emblée par sa forme, graphique, esthétique, à la lisière du clip publicitaire pour parfum de luxe, par son montage envoyant le récit et le spectateur effectuer des aller-retour entre les 50's et notre époque en passant par des séquences hallucinatoires composées de plans d'éléments telluriques (lave en fusion, cosmos et autres textures), le tout enveloppé par l'omniprésence de chœurs (la musique d'Alexandre Desplat envahit l'espace sonore) et de voix off éthérées. Pendant 45 minutes, on subit ce maelstrom visuel et sonore, sans pouvoir nier la beauté des mouvements de caméra, de la lumière solaire, quasi-divine, qui nimbe chaque plan, de l'extrême précision du jeu des acteurs (Brad Pitt magistral, le casting des enfants parfait), de la poésie qui se dégage de l'ensemble. Mais dès les premières scènes, Malick semble avoir construit son film après avoir passé un temps séculaire sur ses rushes, chaque scène devenant un patchwork des mille et une prises qui la composent. Comme si devant le matériau accumulé, le cinéaste s'était plongé dans une réflexion sans fin pour en tenter d'e tirer le meilleur, fût-ce une seconde d'une même scène par-ci, deux autres par-là.

Malick filme le ciel, des champs de tournesols, les étoiles, l'univers, le fond des mers, des volcans et… des dinosaures… C'est beau, c'est profond, c'est fort. Son cinéma interroge la condition humaine, caresse l'âme, tutoie l'au-delà. Mais tout ceci semble complètement et terriblement vain. Ses images impriment la rétine, poursuivent le spectateur hors de la projection, comme ces ombres, ces silhouettes, ces reflets de corps que sa caméra capte, mais on sort de ce voyage comme d'un rêve qui vous surprend en sueurs, hagard, perdu. Peut-être est-ce bon signe, au final, de quitter le film avec des poussières imprégnées en soi. Peut-être qu'il vous pénètre insidieusement, qu'il exige un temps de macération avant de se révéler dans toute sa quintessence. Peut-être que le film parle simplement de l'impossibilité de trouver un sens à la vie. On ne touche pas à l'infini aussi facilement. Mais la tentative reste des plus bouleversantes et des plus belles, et c'est sans doute pour cela qu'elle s'avère vaine.


  Moland Fengkov


     Le Nouveau monde
     La Ballade Sauvage
     Festival de Cannes 2011


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