Avec : Riki Takeuchi, Sho Aikawa, Renji Ishibashi, Hitoshi Ozawa Titre Original: Hanzaisha Durée: 1:45 Pays: Japon Année: 1999
Brisant les conventions du film de Yakuza dans un ultime acte de rébellion contre des producteurs avides, Takashi Miike a assis sa réputation de cinéaste iconoclaste avec Dead or Alive, œuvre bancale et autodestructrice où la provocation et le grotesque sont mis en exergue.
Le film s'ouvre sur une longue séquence syncopée, vidéo-clip graveleux nous promenant dans les bas-fonds de Shinjiku où gangsters et prostituées se côtoient dans une orgie de dépravation et de violence. Le film change ensuite de ton, optant pour une narrative conventionnelle relatant l'affrontement entre un policier, Jojima (Sho Aikawa), et un groupe de gangsters mené par Ryuuichi (Riki Takeuchi) ; un sujet banal et usé jusqu'à la corde si ce n'était pour le sens inné de Miike pour la provocation : moments répulsifs, sexe, sadisme, corruption, sacrifice inattendu de ses personnages abondent, Dead or Alive officiant comme l'électrochoc d'un genre, tout comme Visitor Q a plus tard « revisité » le reality show. Mais la scène la plus mémorable est sans aucun doute le climax, farce extraterrestre bafouant avec une arrogance non feinte toute règle cinématographique, s'il en est.
Se voyant imposer des stars du straight-to-video pour sa distribution, le réalisateur a embrassé cet univers à sa manière. Plus proche d'un manga pour adulte que d'un polar, Dead or Alive, jouissif pour certains et exaspérant pour d'autres, trouve sa légitimité dans son approche résolument nihiliste plutôt que dans sa valeur cinématographique intrinsèque. Apôtre de l'excès repoussant ses spectateurs dans leurs retranchements, Miike réussit surtout lorsqu'il parvient à canaliser sa folie (Audition, Itchi The Killer), ses moments les plus outranciers résultant dans des objets de curiosité.
Dead Or Alive Critique du film
