Forgé dans une electro mélodieuse et nostalgique, Naïve Heart marque les débuts prometteurs du groupe marseillais synth-pop Celluloide.

L'album offre une collection solide et homogène de morceaux electro sur laquelle navigue la voix mélancolique de la chanteuse. Loin d'être commercialement aguicheur, Naïve Heart révèle sa beauté froide au fil des écoutes. Au premier abord, la voix de Darkleti semble limitée et son accent français perce parfois fortement dans les paroles en anglais. Mais on se laisse finalement gagner par ses vocaux monotones qui se conjuguent parfaitement au style electro du groupe.

Leur son synthétique ne cache pas ses influences - on pense inévitablement aux premiers Depeche Mode - et allie avec une certaine discrétion les vielles sonorités techno-pop à des tonalités plus modernes.

Supportés par des mélodies lancinantes, « The Paradox of the Mirror Girl » et « Missing Words » sont sans aucun doute les meilleurs morceaux de l'album. D'autres chansons sortent clairement du lot : « Wounds of Love » (avec ses choeurs à la Martin Gore), « Seven & Forever », « A Lie » et « Pretty Girl » sont assez entêtantes pour ne pas laisser l'auditeur indifférent.

Si Celluloide se doit d'affirmer sa personnalité musicale au-delà des références obligées aux groupes qui l'ont influencé, Naïve Heart tombe à pic dans la mouvance de Ladytron, Miss Kittin et Dot Allison et devrait permettre au groupe de faire son trou.

  Fred Thom

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