Après un début solo convaincant mais timide, Dot Allison affirme son talent de compositrice avec We Are Science, un album ambitieux et varié où la chanteuse arbore fièrement ses influences electro et new wave.

Sur Afterglow, l'ex-chanteuse du groupe One Dove essayait de sortir de l'ombre du groupe qui lui avait apporté le succès en proposant une collection de ballades electro-folk minimalistes qui s'éloignaient de la production très synthétique du fameux Morning White Dove. We Are Science sonne comme un retour aux sources, un hommage aux héros de son adolescence qui font partie de son héritage musical au même titre que One Dove. Si cet album résolument tourné vers les années 80 tombe à pic en plein renouveau electro, sa démarche va plus loin que celle de confrères comme Miss Kittin ou Ladytron, puisque l'approche volontairement basique de cet album se fait l'écho des premières heures d'un New Order toujours sous l'emprise de Joy Division.

L'intro de We Are Science ne fait aucun doute. Dot Allison proclame haut et fort qu'elle était bien la tête de proue de One Dove dans ce morceau éponyme vibrant et hypnotique. « Substance » vient empiéter sur les plates-bandes de Miss Kittin et du Hacker avec une assurance non feinte. L'electro se radicalise avec « Make it Happen » où la voix détachée d'Allison se marie à merveille aux vieux sons de boite à rythme et à la ligne de basse très Peter Hook. Continuant sur la lancée, « Strung Out » et « Hex » se frayent un chemin avec seulement une basse saturée et un refrain accrocheur. « I Think I Love You » est un parfait hymne electro monotone qui vous rentre dans la tête à l'image de « Photographic » et « I Just Can"t Get Enough » de Depeche Mode.

Psychédélique et entêtant, « You can be Replaced » se rapproche d'Afterglow et en particulier de « Message Personnel ». La guitare accoustique, la réverb et la voix nonchalante de « Wishing Stone » évoquent Hope Sandoval et Mazzy Star. « Performance », un instrumental au titre un peu trop arty, s'aventure dans des paysages ambiants et oniriques. La ballade electro-folk « Lover » achève l'album avec une touche de psychédélisme qui n'est pas sans rappeler Screamadelica de Primal Scream.

En s'adonnant sans restreinte à une musique qu'elle affectionne et qu'elle respecte, Dot Allison réussit à transmettre son plaisir à l'auditeur qui se laisse transporter sans encombres aux quatre coins de cet univers musical enchanteur.

  Fred Thom

     Dot Allison: Afterglow


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