El Viejo Compay en est déja a son second album alors que ses autres collègues musiciens du maintenant légendaire Buena Vista Social Club n’en sont qu’à leur premier disque solo. Segundo a pour l’occasion élargi son champ de tir et pour notre plus grand bonheur nous offre abondance de belles ballades menées par sa voix chaleureuse.
Sa profonde voix de velours continue de apaiser sur differents styles de chansons dont, mais non exclusivement, des boléros traditionnels. Aprés son hommage rendu au dieu africain Chango sur "Saludo a Chango", vous pouvez bouger votre train-train avec "Maria en la playa", une merengue provocante. "La enganadora" reçoit une distinction spéciale en tant qu'unique cha cha cha du disque. La version d’"El dia que me quieras" du chanteur de tango Carlos Gardel est superbe alors que son harmonica et ses harmonies se marient à la perfection avec les choeurs de Hugo Garzon. "Lagrimas negras" de l’ancien leader de son groupe, Miguel Matamoros, un classique, trouve aussi bien sa place sur cet album.
La prochanie cible démographique est sans aucun doute la France: "Una Rosa de Francia" est un gentil boléro dédié à la rose française alors que le toujours enchantant Charles Aznavour rejoint Compay sur "Morir de amor-Mourir d’aimer", une chanson écrite par Aznavour et traduite en espagnol. Ne vous en faites pas, elle reste néanmoins aux couleurs de l’amour tragique. Les voix puissantes de Vionaika Martinez et Mayelin Perez sur "Viejos sones de Santiago (Popurri)" et "Balcon de Santiago" apportent une douce femininité. La version de Compay du "Chan Chan", hymne du film de Wim Wender Buena Vista Social Club, souffre par contre de l’absence du reste du groupe. Ormis ce fait, vous ne trouverez pas à vous plaindre de ce nouvel album de Compay.
Maintenant que Buena Vista Social Club (le disque et le film), les oeuvres solo des membres du groupe ainsi qu’ Afro Cuban All Stars font bel et bien partis de notre univers musical, on ne peut que remercier les maisons de disque américaines pour nous abreuver de ces fruits défendus. Compay Segundo et ses comparses musiciens méritent d’être entendus mais aussi de continuer a s’épaouir une fois la campagne marketing passée.