Ladytron
Light & Magic
Continuant sur la trajectoire - musicale - spatio-temporelle qui fit le succès de 604, Ladytron est de retour avec un album d'electro sophistiquée où des mélodies insouciantes contrastent habilement avec des textures synthétiques plus froides.
Dans une mouvance prise entre la froideur cynique d'une Miss Kittin, les délires pimp-disco d'un Felix Da Housecat et les expérimentations plus sérieuses d'un Dopplereffekt, Ladytron s'impose comme le groupe electro le plus ambitieux, mais aussi le plus excitant.
La musique de Ladytron assimile les diverses influences musicales européennes de ses membres dans un melting-pot sonore fluide et organique. Plusieurs courants électroniques viennent se fondre, plutôt que s'opposer, dans Light & Magic, des balbutiements d'un Kraftwerk à la rigueur de l'école allemande en passant par la pop de Depeche Mode, Human League et autres Thompson Twins ainsi que la House. La fraîcheur de la musique de Ladytron réside cependant dans son approche mélodique, privilégiant des chœurs féminins sucrés et des paroles simplistes qui font le charme de leur electro-kitsch.
En outre, Lights and Magic bénéficie d'arrangements plus riches. Le son de Ladytron s'est étoffé, en particulier grâce à l'utilisation discrète d'instruments plus familiers comme des guitares et des basses new wave. D'une pop mécanisée, voire robotisée, on passe à de l'électronique plus humaine et émotionnelle.
Trois morceaux ont déjà des airs de classiques. « True Mathematics » est un hymne venimeux qui ouvre l'album en vous heurtant de plein fouet. Au contraire, « Seventeen » est un doux moment d'electro-pop accrocheuse dans la veine du fameux « Playgirl » tandis que « Light & Magic » prend l'auditeur sous son charme.
« Blue Jeans », « Startup Chime » et « Black Plastic » privilégient une approche entêtante, tant au niveau de la rythmique que des vocaux. « Cracked LCD » séduit par le mariage d'une synth-pop héritée de Depeche Mode et d'une basse gothique. « The Reason Why » démarre d'une façon froide pour ensuite décoller dans un lyrisme inattendu. « Cease and Exit » est d'un format plus carré, avec une boucle entraînante et des guitares très 80's.
« Flicking your switch » et « Nuhorizons » tombent dans la tradition d'une electro plus basique et monotone. Si « Evil » ne cache pas ses ambitions pop, la chanson s'avère un peu trop lisse pour vraiment accrocher. Seuls les laborieux « Fire » et « Turn it on » (un instrumental) s'avèrent totalement dispensables et auraient dû être relégué à la face B d'un single.
Après l'innovateur 604, Lights & Magic s'inscrit comme un album plus élaboré qui se laisse découvrir et apprécier au fil d'écoutes attentives.
Fred Thom
Ladytron : 604
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