Avec : Cameron Diaz, Drew Barrymore, Lucy Liu, Demi Moore Scénario : John August, Cormac Wibberley, Marianne Wibberley Titre Original : Charlie's Angels 2: Full Throttle Durée : 1:45 Pays : USA Année : 2003 Site Officiel : Charlie's angels - les anges se déchaînent

Amateurs de scènes d'action échevelées, de glamour débridé, cette légère production estivale saura vous combler ! Trois ans après un premier succès, Mac G (c'est le nom du réalisateur) rempile avec les aventures de ces trois dames hors du commun, à la solde du plus fameux « speaker » qui soit : Charlie Townsend !

Les Anges (en grande forme !) doivent ici protéger des témoins clés, dont les noms figurent sur deux anneaux, objets de toutes les convoitises. Mais l'ennemi révèle un visage pour le moins inattendu. Il s'agit de Madison Lee (Demi Moore), ancien agent, passé du côté obscur ! Sur un scénario cousu de fil blanc, Mac G, champion du monde toute catégorie en matière d'esbroufe visuelle, déchaîne sa déferlante de scènes d'action qui constituent la véritable épine dorsale de ce film famélique.

Sans ces décharges d'adrénaline programmées, injectées avec efficacité, ce long métrage, des plus creux, plongerait le spectateur dans un ennui sans fond. Ainsi, certaines scènes d'action, nettement plus vitaminées et explosives que celles du premier opus, sont d'ores et déjà d'anthologie. A commencer par la séquence liminaire qui voient les trois créatures libérer un otage, se jeter d'un pont avec un fourgon blindé et, dans leur chute vertigineuse, prendre les commandes d'un hélicoptère fou. De quoi définitivement faire passer James Bond pour ce qu'il est : un vieillard !

Notons encore l'ahurissante poursuite en motocross, dopée par ses cascades aériennes, qui n'est pas sans évoquer John Woo et son MI2. D'ailleurs, le clin d'œil au cinéaste chinois est on ne peut plus explicite : Matt Le Blanc, campe un acteur d'un film d'action, intitulé….ME2 ou Maximum Extreme 2 (sic).

Il est l'un des nombreux guests à faire une apparition, avec la chanteuse Pink, Robert Patrick ou bien encore John Cleese, réduit malheureusement à jouer les gâteux de service. Au titre de la nostalgie, signalons l'angélique apparition de Jaclyn Smith (Kelly Garret devant l'éternel) dans une séquence onirique tout auréolée par son charme inaltérable. Est-ce un passage obligé pour les cinéastes adaptant des séries TV que de rendre systématiquement hommage au support d'origine (on pense ici à Hulk) ? Ou bien s'agit-il pour Mac G de travailler l'opposition entre une époque révolue et l'ère moderne ? Car c'est bien ce qui est à l'œuvre dans l'affrontement entre Demi Moore (sexy en diable) et les Anges, « nouvelle version » : colts dorés contre Kung Fu revisité par Matrix. Autre signe des temps, Bosley est dorénavant black, incarné par le show man Bernie Mac, en perpétuel décalage, ressort comique pour le moins appuyé et qui finit par tourner à vide. Outre ces quelques trouvailles, le film reprend la trame narrative classique d'un épisode de la série TV.

Un humour potache émaille le film dans son ensemble et les blagues grivoises pleuvent. Même le secret lié au passé de Dylan (Drew Barrymore) est prétexte à une avalanche de blagues graveleuses. En dehors des décoiffantes scènes d'action, qui toutefois n'entament pas d'un poil le brushing des belles, égratignées juste ce qu'il faut pour que ce soit sexy, le film brille par la vacuité de ses dialogues. Mais après tout, elles sont sexy, changent de look à chaque plan, s'éclatent comme des folles entre copines (et c'est communicatif), alors pourquoi ne pas céder à cette brise légère et prendre la vague, armé de son surf, graissé à la cire d'ananas ?

  Sandrine Marques

     Charlie et ses drôles de dames