Mulholland Drive film critique Mulholland Drive film DVDMulholland Drive Critique du film






Mulholland Drive














        :: Les Sorties
     :: Sur les Ecrans
     :: Agenda Sorties
     :: Sorties DVD
     :: Guide Previews
     :: Archive Critiques

<-- AdButler 120x90 Code was here -->

Gratuit - Les nouvelles critiques par e-mail
 
Powered by YourMailinglistProvider


Mulholland Drive
Réalisé par David Lynch

Avec : Justin Theroux, Naomi Watts, Laura Harring, Ann Miller
Durée : 2:27
Pays : USA
Année : 2001
Web : Site Officiel
Contrastant avec les longues lignes droites de The Straight Story, Mulholland Drive est une route tortueuse perchée sur les collines de Los Angeles qui a été le théâtre d'une série de crimes mystérieux. Un décor parfait pour marquer le retour de David Lynch avec un film ambitieux et envoûtant qui s'avère d'ores et déjà comme l'événement cinématographique de l'année.

En pleine nuit, une limousine s'arrête sur Mulholland Drive. A l'intérieur, une élégante femme brune (Laura Harring) est sur le point d'être assassinée lorsqu'un accident inopiné vient la sauver. La jeune femme blessée descend à travers la forêt en direction de ces lumières qui l'attirent, celles de Los Angeles endormi. Le lendemain, une jeune provinciale blonde Betty (Naomi Watts) débarque à Los Angeles dans l'espoir de devenir une star. Lorsqu'elle se rend à l'appartement que sa tante lui a prêté, elle y découvre la femme brune devenue amnésique, suite à l'accident. Betty décide alors de l'aider à retrouver son identité. Le film glisse alors dans l'univers Lynchien.

Mulholland Drive est sans aucun doute le film qui ravira les fans de Twin Peaks (et pas seulement à cause de la présence du nain dans une salle vide). Le réalisateur offre la même étude quasi chirurgicale d'un microcosme -Hollywood remplace l'Amérique profonde- dans laquelle il plonge un mystère inextricable, un climat surréaliste et des personnages étranges.

Lynch & Hollywood

Le choix de Los Angeles n'est pas innocent. Outre l'allégorie du titre qui, à travers cette route sombre et sinueuse, fait bien évidemment référence au retour dans l'univers tordu de Lynch. Après le simple -mais réussi- The Straight Story, il permet au cinéaste de faire une satire d'Hollywood. Si ce thème a déjà été maintes fois abordé, il ne tente cependant pas de refaire The Player. C'est plutôt son expérience personnelle qu'il nous offre à travers le personnage du réalisateur Adam Kesher (Justin Theroux) qui a maille à partir avec producteurs et studios. En montrant des producteurs (italiens) maffieux imposant à tout prix leur actrice comme star du film d'Adam, Hollywood est comparé à une sorte de maffia glauque où tous les coups sont permis et l'indépendance artistique n'a que peu lieu d'être. Cette critique est d'autant plus opportune lorsque l'on sait que Lynch a dû trouver des financements en France pour ce film après que le projet -à l'origine conçu comme série télé- ait été avorté par les chaînes. La dégradation des productions des gros studios ces dernières années ne fait que confirmer le tout.

David Lynch profite aussi d'Adam pour se moquer de lui-même. Le réalisateur y est un homme talentueux mais arrogant qui n'en fait qu'à sa tête et n'hésite pas pousser la romance avec son actrice. Il n'épargne pas non plus les "vieux beaux", acteurs vieillissants bien bronzés.

Il montre aussi que la ville n'a rien perdu de son aura d'usine à rêves, mais aussi de son emprise sur le subconscient de chacun. Betty, qui arrive naïve et pure au début du film, verra ses illusions disparaître. La brune prend le nom de Rita d'après le poster d'un film avec Rita Hayworth. Enfin, le fait que Rita descende tout droit en direction des lumières de la ville plutôt que de suivre la route, fait de cette ville une sorte d'aimant aux illusions.

Quant au choix de la relation entre deux femmes, outre apporter une dimension sensuelle au long métrage, il semble démontrer l'égocentrisme de ce milieu. Tout comme dans Time Code de Mike Figgis qui traite des mêmes thèmes, l'amour entre deux actrices symbolise l'amour de soi-même omniprésent chez les acteurs (actrices). Chaque amant devient le reflet de l'autre.

La représentation de Los Angeles à l'écran a été si marquante ces dernières années que le cinéaste ne peut s'empêcher -tout comme l'a fait Takeshi Kitano dans Aniki, Mon Frère- de citer d'autres films ou réalisateurs. On voit clairement l'influence du film noir mais aussi celle de Brian de Palma -on pense à Body Double pour les thèmes et la scène où Adam trouve sa femme avec le plombier (le chanteur country Billy Ray Circus!)- sans oublier évidemment Quentin Tarantino.

Se diriger sur Mulholland Drive

Moins inextricable que Lost Highway parce que plus structuré, Mulholland Drive est avant-tout une réalisation remarquable qui place d'abord ses pions avec une logique méticuleuse pour venir ensuite tout chambouler et entremêler en brisant les règles de la narrative conventionnelle. Il n'y a donc probablement pas une, mais plusieurs interprétations possibles, sachant que certains points resteront probablement à jamais un mystère, même aux yeux de son créateur.

Il faut d'abord se demander si on peut faire confiance au récit et/ou aux personnages. La seule chose vraiment claire est qu'on ne peut croire à ce que Lynch nous montre et encore moins à ce que les personnages voient. Il faut plutôt puiser des indices ça et là et tenter d'y trouver un enchaînement logique sachant que beaucoup de voies se révéleront sans issues.

La clé du film se cache peut-être dans la salle de théâtre où il nous est dit à travers le comédien que tout n'est qu'illusion. La chanteuse en play-back confirme aussi qu'on ne peut faire confiance à ce qui nous est montré. Il faut se rappeler qu'au tout début Rita a un accident. Plutôt qu'être amnésique -ce qu'elle croit- sa mémoire est en fait chamboulée. Ce que l'on voit après l'accident ne correspond pas à David Lynch nous montrant les pérégrinations de Rita mais à ce que perçoit son esprit traumatisé par le choc. D'où le mélange des personnages comme Coco ou le cow-boy par exemple. C'est la petite boite qui permet de passer de l'imaginaire de Rita à la réalité (récit énoncé par David Lynch).

Betty n'existe pas. Elle n'est que la projection de la Diane des débuts, lors de son arrivée à Los Angeles. Ceci se confirme par la présence des deux lilliputiens qui sortent de la boite pour terrifier Diane. Ce sont les deux retraités qui arrivèrent dans le même avion que Betty. Ils symbolisent les rêves et l'innocence perdus de Diane, sursaut de conscience qui vient la hanter pour ses crimes. Rita est Camilla, ce qui explique qu'Adam cherche une nouvelle actrice. Le fait qu'il y ait une nouvelle Camilla (blonde) et que parfois Rita & Diane semblent être la même personne souligne le côté interchangeable, voire jetable des actrices à Hollywood. D'où Naomi Watts interprétant deux rôles et la similitude entre Betty & Rita lorsqu'elles portent une perruque blonde.

Le moment où Rita met la clé dans la boite est une métaphore symbolisant le recouvrement de sa mémoire. Betty alors disparaît, ce qui permet alors à Lynch de prendre le dessus pour nous montrer ce qui s'est réellement passé.

Ceci n'est qu'une interprétation qui n'éclaire pas tout. Elle paraît pourtant plus plausible que celle qui prétend que "tout n'était qu'un rêve". David Lynch est trop intelligent pour nous donner une solution aussi simple, d'autant plus qu'elle a maintes fois été utilisées dans d'autres films dernièrement.

Les actrices sur les actrices

Si Justin Theroux est plus que convaincant, c'est surtout Naomi Watts et Laura Harring qui crèvent l'écran. Laura Harring a le glamour hollywoodien qui sied à son nom d'adoption Rita (Hayworth). Elle sait avec succès incarner un objet du désir -femme fatale- et une femme forte. Naomi Watts est un véritable caméléon qui passe brillamment d'une ingénue provinciale à une actrice exubérante, pour ensuite sombrer dans par la déchéance et le désespoir.

Mulholland Drive est un film brillant & osé, un puzzle énigmatique et une satire amusée, mais surtout un hommage aux femmes qui tentent de faire leur chemin dans un milieu où la testostérone règne impunément.

  Fred Thom

     Inland Empire
     The Straight Story
     David Lynch : Bluebob





| Info Plume Noire | Contacts | Publicité | Soumettre pour critique |
| Rejoignez-Nous! | Chiffres-clés | Boutique | Mailing List | Charte |

Copyright ©1998-2017 LA PLUME NOIRE Tous droits réservés.


Mulholland Drive

Mulholland Drive
  AllPosters.com

Like Us On Facebook