Avec : Hugh Jackman, Rebecca Romijn-Stamos, Ian McKellen, Halle Berry
Titre Original : X2: X-Men United
Durée: 2:05
Pays: USA
Année: 2003
Web: Site Officiel
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Après qu'un mutant ait attenté à la vie du Président des Etats-Unis, un mystérieux général Stryker profite de cette attaque et des craintes de la société pour relancer un mouvement anti-mutant. Le manoir des X-Men est attaqué, la machine Cerebro détournée pour repérer et anéantir tous les mutants de la planète. Les X-Men et Magneto s'unissent pour affronter cette menace.
L'adaptation de comics, même si elle fait encore figure d'événement (voire la projection de presse sous haute sécurité), est devenu un sous-genre à part entière du cinéma fantastique américain. Un filon qui vu le nombre de titres existants, ne serait-ce que chez Marvel, n'a pas fini de s'épuiser, profitant des progrès technologiques pour prendre corps de manière crédible.
Et ce X-Men 2 à l'instar de Batman, le père de tous ces nouveaux rejetons, marque une nouvelle étape. A l'exploitation excentrique et grand guignol du titre par Tim Burton, Bryan Singer (Usual Suspects) nous offre une réussite paradoxale d'effacement visionnaire, une norme conventionnelle de qualité et dépourvue de toute personnalité.
X2 reprend là où s'arrête le premier opus et poursuit sa vaste métaphore sur le racisme, la manipulation des masses et les mécanismes agressifs de répression. Il synthétise surtout l'obsession de la réussite de l'adaptation propre à ce sous-genre ; une obsession qui aboutit à un résultat inédit. Pour se préserver de la double comparaison avec le comics et avec le premier X-Men, le film se réfugie dans une ironique mutation, où l'adaptation apparaît plus darwinienne que cinématographique ; on peut la résumer ainsi : pour éviter les critiques (celle des fans bien entendu, pas la nôtre), il ne faut pas adapter les X-Men, il faut être ce comics (une autre façon de dire que pour survivre dans le cinéma, il ne faut pas hésiter à muter).
La réussite de X2, réside donc dans cette capacité à construire une histoire qui aurait largement tenu sa place dans l'univers des X-Men. Pour cela, le film est écrit, découpé, mis en scène, en fonction des questions narratives propres à l'écriture de chaque comics : développement des personnages et de leurs relations personnelles au milieu d'une intrigue générale, mise en scène de combats impliquant plusieurs personnages, simultanéité des actions de chacun des membres du groupe, utilisation crédible du pouvoir de chacun sans tomber dans l'invincibilité héroïque ; cela pour synthétiser au mieux 15 ans de la série en un épisode. Et dans une résignation de vases communicants, on se surprend à l'apprécier non plus comme un film, mais comme une immense BD.
A ce jeu de la mutation de support, X-Men 2 résonne comme un X-Men classique, qui aurait été dessiné par un John Byrne ou un Jim Lee, avec Chris Claremont à l'écriture (le grand absent du générique, le créateur de la mythologie X-Men et de sa gigantesque métaphore sur le racisme et l'exclusion). On est loin des risques esthétiques et scénaristiques d'un Bill Sienkiewicz ou d'un Barry Windsor-Smith (l'auteur de L'Arme X, le spin-off essentiel consacré aux origines de Wolverine-Serval).
Mais peu importe car la mesure de la source est prise. X2 offre une réponse infaillible à la question de l'adaptation telle qu'elle est vécue par les Studios : n'être qu'une excroissance d'un univers déjà existant et prédominant, et satisfaire ainsi les fans. A ce titre, Singer réussit une œuvre référence et s'enferme paradoxalement dans une cage dorée de réalisateur à superproduction, position qui à moins de s'appeler McTiernan, risque de définitivement consumer sa créativité.
Et si vous voulez voir une œuvre tirée d'une BD et qui cherche encore à être du cinéma, revisionnez la demi-réussite qu'est Spiderman ou l'excellent Blade II.
X-Men 2 Critique du film
