Robin des Bois - critique du film

:. Réalisateur: Ridley Scott
:. Acteurs: Russell Crowe, Cate Blanchett
:. Scénario: Brian Helgeland
:. Titre Original : Robin Hood
:. Durée: 2:20
:. Année: 2010
:. Country: USA
:. Pays: Robin des Bois

  
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Après Gengis Khan, Le Che, James Bond ou encore Batman, une certaine mode veut que le 7e Art revisite un mythe en nous narrant sa naissance. A l'opposé des interprétations d'Errol Flynn ou de Kevin Costner (que Russell Crowe compare à un clip de Bon Jovi !), le Robin des Bois version Ridley Scott se veut plus moderne et plus sombre, même si cette noirceur s'égaie de quelques touches d'humour, la palme de la blague revenant à cette scène où Richard Cœur de Lion succombe à un tir d'arbalète, son bourreau n'étant qu'un cuistot français. En clair, la gastronomie française occit le roi d'Angleterre.

Pour le reste, Robin des Bois n'affiche pas vraiment d'autre ambition que celle de divertir en se prenant au sérieux sans s'investir davantage. On aura donc droit aux scènes de combats épiques, aux sièges de châteaux endiablés, au méchant vilain pas beau balafré qui finira mal au terme d'un duel final, à l'histoire d'amour et aux bonnes vieilles valeurs comme la fraternité, la loyauté et l'intégrité. Robin, donc, n'est pas encore un hors-la-loi mais un vaillant archer au service de la Couronne, qui se bat contre les Français et les seigneurs félons. Campé par Russell Crowe, le personnage ressemble au Maximus de Gladiator (mêmes acteur et réalisateur) téléporté dans un autre siècle et sur d'autres champs de bataille, mais arborant la même coupe de cheveux, les mêmes poses et doté du même charisme de leader. Dame Marianne, elle, ne se morfond pas du haut de son donjon mais s'illustre sur tous les champs, de blé comme de bataille. Quant au sheriff de Nottingham, il n'est qu'un pleutre sans l'assurance que lui confèrent ses fonctions. L'histoire, elle, n'est pas celle du prince des voleurs, mais celle d'une Angleterre exsangue après des décennies de Croisades, menacée d'une invasion française et gouvernée par un roi cupide et tyrannique. Dans cette période troublée, un soldat ayant hérité de feu son père d'un goût prononcé pour la justice, embrasse la grande histoire en cherchant les origines de la sienne et avant de devenir qui l'on sait.

Si Scott a voulu s'écarter de l'image traditionnelle de Robin des Bois, troquant les bas verts pour les pantalons en cuir, il pousse la modernité plus loin en multipliant les références aux grands conflits qui ont secoué le 20e siècle. Il met ainsi en scène le gazage de villageois, un débarquement digne de celui du 6 juin 1944 sur les plages de Normandie et évoque le massacre de musulmans en Terre Sainte. Si l'idée semble intéressante a priori, on s'interroge néanmoins sur l'enjeu de l'entreprise, sur les raisons de ces choix, sur le message transmis. On devine une velléité de rendre le film universel, mais ses atours de pur divertissement annihilent toute envie d'approfondir le propos. Le film plaira donc aux fans de Gladiator et c'est déjà pas si mal.


  Moland Fengkov


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