critique du film Eros DVD ErosEros Critique du film [Eros]






Eros













        :: Les Sorties
     :: Sur les Ecrans
     :: Agenda Sorties
     :: Sorties DVD
     :: Guide Previews
     :: Archive Critiques

<-- AdButler 120x90 Code was here -->

Gratuit - Les nouvelles critiques par e-mail
 
Powered by YourMailinglistProvider


Eros
Réalisé par Michelangelo Antonioni, Steven Soderbergh & Wong Kar-Wai

Avec : Christopher Buchholz, Regina Nemni, Robert Downey Jr
Scénario : Tonino Guerra
Titre Original : Eros
Durée : 1:46
Pays : USA, Hong-kong, Italie
Année : 2005
Nous pourrions ergoter sur l'intérêt des films à sketches, pourtant sur le papier regrouper la vision de cinéastes contemporains autour d'un court-métrage de Michelangelo Antonioni avait de quoi séduire. D'autant qu'étaient annoncés Wong Kar-wai et Pedro Almodovar comme avatars du maestro italien. Le représentant espagnol ayant décliné l'invitation nous attendions l'œuvre de Steven Soderbergh avec circonspection. Aucune surprise son Equilibrium est d'une vacuité alarmante. Placé au coeur du triptyque, il ruine les prémices du continuum initié par ses confrères.

Le segment de Wong Kar-wai, La Main, est relié dans le détail à l'opus italien, à l'image de l'élément liquide par lequel s'insinue un spleen défectif, d'un pied ou d'une main experte en masturbation. En abandonnant un peu de sa majesté artificielle le cinéma du hongkongais se charge d'une profondeur que nous n'avions plus ressentie depuis Chungking Express. Avec sens de l'ellipse et sous une somptueuse photo, il nous conte la lente déchéance d'une gourgandine vénale et la dévotion d'un tailleur à son égard depuis qu'une caresse appliquée sur son sexe lui ait inculqué la dimension charnelle de son métier. La détresse de la dégradation physique de la belle - jusqu'à l'évanouissement, ne perdure que sa robe - est toute entière contenue dans le plan fugace où elle remonte une mèche de cheveux épuisée ; et l'écrin de devenir sépulcral, idoine à saisir le monde désertique d'infinie tristesse et de jouissance insoluble qui traverse l'orgasme. La force de l'épilogue découlant de la propension du réalisateur à se focaliser sur l'altérité par l'exploration du contrechamp. Voir la scène initiale où seule la voix troublante de Gong Li nous est offerte ou le jeu constant sur les miroirs qui parvient à occulter et moduler la réalité : le spectateur ne sachant parfois plus s'il observe ou non un reflet mortifère.

Les attouchements subtils et l'impression des fantasmes sur étoffe participent à un intriguant changement dans la manière dont est filmée Gong Li. Si son corps bat en retraite, c'est autant devant la maladie que devant les réminiscences des interprètes fétiches de l'auteur qui bouillonnent sur sa silhouette : Michelle Reis, Maggie Cheung ou Zhang Ziyi. Le cinéaste est adepte des héroïnes surfaciques mais rarement son rapport au corps aura été aussi radical. Ses anciens fantasmes languides affleurant tour à tour et dépossèdent la courtisane de sa condition et de ses traits distincts d'individu attrayant, jusqu'à la piteuse agonie de ce réceptacle vide. La femme serait donc multiple mais contemplée depuis l'extérieur, miroir des illusions du mâle dans un processus destructeur et contagieux. Elle se flétrit dans le souvenir de sa beauté composite et, le désir estompé par les tentations de l'œil, ne persiste que la quintessence de l'amour : la fidélité.

Tout le contraire du voluptueux ménage à trois du Périlleux Enchaînement Des Choses pour lequel nous retrouvons un Antonioni libéré de ses tics maniéristes. Flirtant certes avec l'emphase l'histoire de ce couple se déchirant sous le soleil de Toscane démontre une puissance plastique stupéfiante. Sous une pluie de lumière le réalisateur entreprend de suivre les êtres avec une caméra flottante et nonchalante. L'homme lui importe peu tant il s'ingénie à sonder sous tous les angles les courbes affolantes des deux icônes féminines. Cambrure, ondulation, protubérance, chaque attribut hypnotise jusqu'à s'épancher dans les décors. De la cascade et ses sirènes à la végétation rappelant leurs toisons en passant par l'architecture tout concourt à la perception d'évoluer au sein d'un vagin. Car si la femme est envisagée à deux facettes c'est bien à l'intérieur d'elle-même. Duplices, les ombres fractionnées de l'une (chaste) et de l'autre (délurée) se recouvrent en de troublantes arabesques qui paradoxalement s'étirent entre plénitude et effroi. " Je m'éloigne du désir alors que tu ne cherches qu'à le satisfaire " assène la femme à son époux. C'est sans compter sur le malicieux cinéaste qui les a placés dans une chaude béance génitale, comme si le mari n'était jamais né - amour et mort enchevêtrés dans la profusion des éléments du cadre pareillement à La Main. Voila le gouffre séparant les générations de créateurs : la plus ancienne, hédoniste, a investi, bon gré mal gré, les embrasures physiques et mentales de ses égéries, la nouvelle, prophylactique, est trop tétanisée par ses images pour se décider à entrer.

  Frédéric Flament

     Che
     Volver
     2046
     Ocean's Twelve
     Solaris
     Full Frontal
     Ocean's Eleven
     Traffic






| Info Plume Noire | Contacts | Publicité | Soumettre pour critique |
| Rejoignez-Nous! | Chiffres-clés | Boutique | Mailing List | Charte |

Copyright ©1998-2006 LA PLUME NOIRE Tous droits réservés.


Eros DVD BO poster livre store
  AllPosters


Like Us On Facebook