Avec : Leonardo DiCaprio, Tom Hanks, Christopher Walken, Jennifer Garner
Durée : 2:20
Pays : USA
Année : 2002
Web : Site Officiel
Basé sur : Roman
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Comparé aux films plus prenants auxquels Steven Spielberg nous avait habitués, Arrête-moi si tu peux officie comme un élégant amuse-gueule, espiègle et un peu décadent.
Leonardo DiCaprio incarne le jeune et audacieux Frank Abignale Jr. qui, après avoir quitté l'école, se fait passer pour un pilote de ligne, un médecin et un avocat, voyageant à travers le monde et se forgeant une fortune grâce à des chèques de contrefaçon. Tom Hanks interprète Karl Hanratty, l'agent du FBI lancé à ses trousses.
Dans la scène d'ouverture Spielberg fait un clin d'oeil subtil au Comte de Monte Cristo, célèbre prisonnier du Château d'If. On y découvre un Abignale sale et hirsute au fond d'une geôle marseillaise (dont l'hospitalité et le confort ne semblent pas avoir beaucoup changé depuis l'époque du Comte). Le jeune garçon tente de s'évader mais est rattrapé et se retrouve dans un avion qui le ramène au pays.
Le film offre un aperçu des jeunes années d'Abignale aux côtés de sa mère française (Nathalie Baye) et de son père joué avec brio par Christopher Walken. Alors que le mariage de ses parents bat de l'aile, Franck Jr se fait passer pour un prof de français, donnant des cours, préparant des examens et organisant des rencontres avec les parents d'élèves. Si la séquence est amusante en elle-même, c'est surtout la réaction de son père qui est un régal : tel père, tel fils.
Arrête-moi si tu peux se déroule au milieu des années 60 et Spielberg montre que c'est une époque où tout était possible. Après un engouement pour l'univers de la pornographie des années 70, c'est au tour des années 60 de revenir à la mode. Des soirées fondue aux aventures du Rat Pack, cette nostalgie transparaît aussi à l'écran. Le film est énergique et nerveux et, au contraire d'Ocean's 11, il n'y ni casse ni explosion ; juste un gamin qui berne son monde et séduit les jeunes filles.
Une innocence naïve est également présente. Si Abignale est un escroc, ses coups se font sans violence, en tout cas dans le film. Sa témérité fait son charme et lui ouvre toutes les portes. Lors de sa condamnation à plusieurs années d'isolement en prison, les spectateurs poussèrent un gémissement ; il est clair qu'ils trouvaient ce châtiment trop dur, s 'identifiant à ce charmant jeune homme qu'ils aimeraient être s'ils en avaient le courage. On se réjouira aussi que Spielberg ait évité toute référence aux événements qui ont marqué New York le 11 septembre 2001, au contraire de Scorsese dans Gangs of New York, préférant faire de son film un pur moment d'évasion.
Le jeu du chat et de la souris entre Hanratty et Abignale est au centre du film. Abignale perd lentement sa famille et sa vie de fugitif n'est pas toujours facile. Il a cependant coutume d'appeler Hanratty à chaque veillée de Noël. S'il aime certainement le faire tourner en bourrique, c'est aussi qu'il n'a personne d'autre à appeler. Hanratty devient une figure paternelle de remplacement dont il respecte l'opiniâtreté et l'intransigeance.
Les acteurs s'en donnent à cœur joie. Dicaprio est un renard habile dont on suit les péripéties avec jubilation tandis que Hanks s'efface volontairement dans un personnage pataud, imparfait mais décent ; un agent du FBI qui n'a rien à voir avec Fox Mulder. Walken abandonne son habituelle carapace sinistre pour incarner un personnage pathétique pour lequel on ne peut s'empêcher d'avoir une grande affection.
Laissez-vous donc attraper.
Arrête-moi si tu peux Critique du film
