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Le Cinéma à Marseille
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Si Marseille avait jusque là surtout inspiré les cinéastes avides d'exotisme provençal, la deuxième moitié du XX siècle verra l'émergence d'un cinéma engagé, signe des temps, où l'essence même de la ville, plutôt que son « apparence », servira de vecteur thématique.

Retour à MarseilleMelting-pot culturel et social aux quartiers contrastés, la cité méridionale, indissociable de son cœur portuaire, deviendra chez René Allio un bassin d'expérimentation sociale. Le cinéaste se dissocie ainsi d'une certaine tradition cinématographique marseillaise colorée pour offrir des portraits d'êtres en lutte interne ou externe (contre leur environnement), voire en fuite, à la poursuite d'un échappatoire social. Il dresse, en fond, un portrait sans concession de la cité, partagé entre amour et critique acerbe : certes fascinante et visuellement splendide, Marseille est un hameau de mal de vivre, que ce soit chez les jeunes qui plongent dans la délinquance où chez les adultes aux vies brisées, professionnelles et sentimentales — parfois le fruit de l'auto-destruction. Si La Vielle Dame Indigne (1965) avec Sylvie et Jean Bouise est sans aucun doute le film le plus connu d'Allio, adaptation d'un roman de Bertolt Brecht alliant une métaphore sur la cité phocéenne, on notera aussi Retour à Marseille (1979) avec Raf Vallone et Andréa Ferreol où il dresse un portrait ambigu des banlieues et Pierre et Paul (1969) avec Pierre Mondy, en ouvrier d'origine marseillaise en proie à des problèmes professionnels et familiaux. Dans L'heure exquise (1980), Allio offrira son œuvre la plus nostalgique, visite guidée des lieux de son enfance où il promènera sa caméra du Vieux-port au Panier en passant par la Belle de Mai, dans un ultime retour aux sources.

Beaucoup plus sévère et corrosive, la représentation de Marseille, vue par Paul Carpita, est quant à elle en totale rupture avec celle de Pagnol. Cinéaste politique avant-tout, ce fils d'un docker et d'une poissonnière y a consacré quatre films baignés dans un contexte populaire et travailleur, avec pour toile de fond l'activité portuaire et comme thème fédérateur la diversité, qu'elle soit raciale, culturelle ou sociale. Son film le plus marquant, Le Rendez-vous des quais (1955 avec Roger Manunta et Andre Maufray et censuré pour son sujet controversé) décrit la désillusion sociale des années 50 et les deux choix possibles pour un jeune docker sans le sou : une vie humble mais droite dans l'ombre des syndicats ou une existence plus facile et confortable à grand renfort de magouilles. Marseille sans le soleil (1960) s'impose comme un exercice, anti-thèse du cinéma de Marcel Pagnol et du Marseille de cartes postales. Fatigué de l'image du Marseillais ébauchée par Pagnol et idiotement généralisée par les media, Carpita s'attaque à ces clichés endurants caricaturaux, n'hésitant pas à les assimiler à de la vulgarité. Pour ce faire, il reprend certaines scènes emblématiques de Marius qu'il dénonce ensuite (la partie de cartes) ou déforme volontairement des « monuments » de la ville comme Notre-Dame de la Garde. Plus proche du Rendez-vous des quais, Graines au vent (1964) décrira à nouveau le quotidien des petites gens tandis qu'Adieu Jésus (1970) se penchera sur le sors des immigrés.

Marius et JeannetteSitué quelque part entre le cinéma jovial et coloré de Pagnol et le réalisme social d'Allio, Robert Guédiguian, réalisateur issu du milieu ouvrier et fils d'immigrés, peut surtout être crédité d'être à l'origine du renouveau du cinéma marseillais. Porte-drapeau cinématographique de la ville, Guédiguian se définit comme un « cinéaste de quartier », celui de l'Estaque en particulier, s'attachant à décrire la vie bouillonnante de ce microcosme populaire et typique. De ses origines militantes et familiales, il gardera une conscience sociale bien présente dans ses pochades colorées : si l'humour et l'amour sont bien présents dans ses films, on y retrouve des thèmes récurrents comme le racisme, la politique, la pauvreté, le chômage et la drogue sur fond de désillusion. Découvert, au niveau national, avec Marius et Jeannette (1997 ; Gérard Meylan, Ariane Ascaride), il hante les trottoirs de l'Estaque, laboratoire socio-culturel, du Dernier été (1980 ; Gérard Meylan, Ariane Ascaride) à Marius et Jeannette en passant par A la vie, à la mort ! (1995 ; Ariane Ascaride, Gérard Meylan), mais s'aventure aussi dans les banlieues, ou sur les collines escarpées mais paradisiaques des calanques avec L'Argent fait le bonheur (1993 ; Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin) ou Marie-Jo et ses deux amours (2001 ; Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin). Dans La Ville est Tranquille (2000 ; Ariane Ascaride et Jean-Pierre Darroussin), il dresse un portrait peu complaisant de l'état de sa ville, à l'aube du XXIe siècle. Doté d'un œil critique, il n 'en manque pas moins d'affection pour Marseille, et à l'instar de Pagnol, a su s'entourer d'une bande d'habitués, parfois amateurs, dont sa femme Ariane Ascaride, Gérard Meylan et Jean-Pierre Darroussin, formant ainsi un cercle très familial.

A un niveau bien plus « confidentiel », le réalisateur/scénariste/acteur Jean-Louis Comolli s'intéresse plus particulièrement au paysage politique de la ville — et des alentours — à travers une série de documentaires tels Rêves de France à Marseille (2002), Jeux de roles à Carpentras (1998), La Question des alliances (1997) et Marseille contre Marseille (1996).

Comme un AimantEn aparté de l'oeuvre de ces cinéastes, quelques films, épars, offriront un regard ciblé plus particulièrement sur les banlieues nord ou l'immigration. Jean Renoir dépeint, un peu plus au nord de Marseille, les amours malheureux d'un immigré Italien marié mais épris d'une espagnole dans Toni (1934 ; avec Jenny Hélia & Charles Blavette). Bertrand Blier abordera le sujet dans Un deux trois soleil (1993 ; avec Anouk Grinberg et Marcello Mastroianni — succède à Trop Belle Pour Toi tourné dans le quartier de la Corniche en 1998 avec Gérard Depardieu et Carole Bouquet) ; on notera aussi l'inégal Comme un Aimant (2000 ; de et avec Kamel Saleh et Akhenaton du groupe IAM), et dernièrement Travail d'Arabe (2003 ; de Christian Philibert avec Mohammed Metina & Jacques Bastide) tandis que Les Marins perdus (2003 ; de Claire Devers avec Bernard Giraudeau & Marie Trintignant), une adaptation du roman de Jean-Claude Izzo, reviendra sur un fait divers récent à propos de marins sans papiers bloqués sur le port.

>> The Crime Connection        

     Marie-Jo et ses 2 amours




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