Le Cinéma à MarseilleLe Cinéma à Marseille Dossier




















        :: Les Sorties
     :: Sur les Ecrans
     :: Agenda Sorties
     :: Sorties DVD
     :: Guide Previews
     :: Archive Critiques

<-- AdButler 120x90 Code was here -->

Gratuit - Les nouvelles critiques par e-mail
 
Powered by YourMailinglistProvider


Le Cinéma à Marseille
Les Grands Courants

THE CRIME CONNECTION : UN CHICAGO MADE IN FRANCE

:: LES GRANDS COURANTS
:: Comédies
:: Patrimoine Historique
:: Réalisme Social
:: The Crime Connection
:: Retour aux Sources
:: Caricature & Grotesque
C'est au début des années 70 que l'on verra l'émergence de polars associés, de près ou de loin, à cette face alors cachée de la ville, précédée seulement de quelques productions éparses au parfum de crime : Dès 1935, Justin de MarseilleJustin de Marseille, une réalisation de Maurice Tourneur avec Pierre Larquey et Alexandre Rignault, dépeint l'affrontement de deux gangs dans les quartiers de la Canebière et du Vieux-Port. Suivront, entre autres, L'inspecteur Sergil (1947 ; et ses suites) de Gilles Grangier avec Paul Meurisse, Le Port du Désir (1954) de Edmond T. Gréville avec Jean Gabin et Henri Vidal, Mémoire d'un flic de Pierre Foucaud et Le Couteau sous la Gorge de Jacques Séverac en 1955, Je vous salue Mafia de Raoul Levy en 1965, Requiem pour une canaille (1967) de Frank Shannon. Deux classiques feront aussi une courte étape à Marseille : A Bout de Souffle, le pilier de la Nouvelle Vague signé Jean-Luc Godard (1959) avec Jean-Paul Belmondo en petit truand qui monte de Marseille à Paris ainsi que Le Cercle Rouge (1970) de Jean-Pierre Melville avec Alain Delon & Bourvil.

Adieu L'amiOn soulignera aussi l'émergence d'un curieux sous-genre, celui des criminels issus de la légion étrangère (basée à Aubagne près de Marseille), les allusions s'y multipliant, d'Adieu L'ami (1967) de Jean Herman avec Alain Delon et Charles Bronson au Grand Frère (1982) de Francis Girod avec Gérard Depardieu & Jean Rochefort, en passant par Légionnaire (1998) de Peter MacDonald) avec Jean-Claude Van-Damme. Le passage par Marseille y est incontournable, et sert généralement de catalyseur en début de film, les protagonistes joignant la légion pour échapper à la justice ou en sortant pour se retrouver immédiatement emmêlés dans une série d'embrouilles. Les Centurions (1966), film de guerre de Mark Robson avec Anthony Quinn et Alain Delon fera aussi escale à Marseille entre deux guerres — l'Indochine & l'Algérie.

Borsalino & coC'est en 1970 que naît véritablement le « film de gangsters marseillais » avec Borsalino. Le film de Jacque Deray retrace l'ascension des gangsters François Capella et Roch Siffredi incarnés par Jean-Paul Belmondo et Alain Delon. Basé sur Gangsters de Marseille, un livre d'Eugène Soccomare relatant la carrière des gangsters Carbone et Spirito, le film (ainsi que sa suite, Borsalino & co) aborde le monde du crime, à la manière d'une saga — préfigurant à un moindre degré Le Parrain — décrivant l'implication du milieu dans la vie de la cité, du Marseille des années folles à l'occupation et l'après-guerre. On y remarquera, entre autres, l'utilisation de la calanque de Port-Pin et de la Madrague à Callelongue, endroits généralement peu visités par les productions. La même année que Borsalino & co (1974), on notera la sortie de Marseille Contrat, une production internationale au titre évocateur de Robert Parrish avec Michael Caine & Anthony Quinn et, pour toile de fond, la lutte anti-drogues. On s'amusera même de la présence d'une comédie, La Belle affaire (1970 ; de Jacques Besnard avec Michel Serrault, Rosy Varte & Michel Galabru) associée au genre.

French ConnectionMais si un film peut être considéré comme responsable de cette image de Marseille comme capitale du crime, c'est sans aucun doute French Connection — et sa sequel. Le succès international de cette production américaine oscarisée et médiatisée par la présence de sa star, Gene Hackman, a ainsi propagé cette figure peu flatteuse à travers le monde. Commençant par un assassinat dans le quartier populaire du Panier pour ensuite, comme un clin d'œil à Monte Cristo, nous donner rendez-vous sur la tourelle du Château d'If pour un meeting des plus douteux, French Connection (1971), tombe en plein dans la vague de polars nihilistes du début des années 70 comme Serpico, et s'inscrit dans la cinématographie d'un des rares réalisateurs qui a osé offrir un regard assez glauque sur l'envers du décor de la profession policière : William Friedkin. Moins pervers que Cruising mais préfigurant le culte Police Federal Los Angeles, French Connection est comme toujours bâti sur l'ambivalence de deux mondes, ici mise en exergue par la relation entre deux villes, New York et Marseille. Dans ce premier opus, la cité méridionale, peu connue du public américain et mondial, est dotée d'un parfum de mystère officiant comme une antichambre du crime, dans l'ombre de New York. La représentation physique est très photogénique, officiant comme une ballade touristique, qui débute au restaurant Fonfon, au Vallon des Auffes, avec Notre Dame de la Garde dans l'arrière-plan.

C'est French Connection II, réalisé par John Frankenheimer qui, 4 ans plus tard, assiéra la réputation criminelle de la ville, une fois pour toutes. Popeye (Hackman) débarque à Marseille à la poursuite du trafiquant Alain Charnier (Fernando Rey) et, après le choc des cultures policières, est séquestré et drogué dans un hôtel insalubre — un segment rappelant d'ailleurs « étrangement » Borsalino & co. La représentation de la cité y est vicieuse et noire, aussi répulsive que cette seringue qu'on lui plante dans le bras. Après l'arrivée au poste de police (le Lycée Thiers, au bas du cours Julien) et un passage par la plage des Catalans, loin de tout cliché touristique, c'est une vision de l'intérieur (avec la claustrophobie comme métaphore d'un film en majorité tourné dans une chambre et une cellule lugubres) sans concession et assez proche de la réalité de certains quartiers qui nous est donnée : le port autonome, Belsunce, quelques rues étroites, sombres et sales dans les quartiers populaires). C'est après sa désintoxication que Popeye — et le spectateur par son entremise — se met à découvrir la ville avec la Canebière et la poursuite finale assez spectaculaire, sur un Vieux-Port ensoleillé, contrastant avec l'atmosphère de l'ensemble et donnant au personnage, comme à la ville, un échappatoire optimiste.

Le MarginalLa recrudescence du genre, plus particulièrement au début des années 80, sera étroitement liée aux « affaires » qui secoueront la vie de la cité, avec le milieu — ou la mafia — pour cible. On verra dés 1980 la sortie du Bar du téléphone (de Claude Barrois avec Daniel Duval & Georges Wilson) inspiré d'un massacre qui avait défrayé la chronique ainsi que Guns (Robert Kramer avec Patrick Bauchau & Juliet Berto) où politique et trafic d'armes font bon ménage. Suivront en 1983, Le Juge (de Philippe Lefébre avec Jacques Perrin & Richard Bohringer ), basé sur la courte carrière et l'assassinat du juge Michel, sans oublier bien évidemment le passage spectaculaire de Jean-Paul Belmondo dans Le Marginal (Jacques Deray).

Plus près de nous, hormis quelques allusions dans La ville est tranquille (2000) de Robert Guédiguian et Total Khéops (2001 ; d'Alain Bévérini avec Richard Bohringer & Marie Trintignant) adaptation d'un roman de la série des Fabio Montale (Total Khéops, Chourmo, Solea) de Jean-Claude Izzo, ce sont les séries télé qui prendront le relais avec justement Fabio Montale (2001) et Alain Delon dans le rôle titre, le mégalo Van Loc avec l'inspecteur Van Loc — « le chinois » — dans son propre rôle, ou encore Zodiac (2004) avec Francis Huster et Patrick Bosso.

Cette succession de films de gangster marseillais cimentera la « réputation » internationale de la ville. Ancrée dans la mémoire collective, sa seule évocation deviendra synonyme de crainte. Ainsi, dans Contraband, film italien de Lucio Fulci avec Fabio Testi, Marcel Bozzuffi incarnera le Marseillais, un criminel réputé dans toute l'Europe du sud pour son extrême cruauté.

>> Retour aux Sources        





| Info Plume Noire | Contacts | Publicité | Soumettre pour critique |
| Rejoignez-Nous! | Chiffres-clés | Boutique | Mailing List | Charte |

Copyright ©1998-2017 LA PLUME NOIRE Tous droits réservés.


Like Us On Facebook