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Tetro - critique du film
:. Réalisateur: Dirname
:. Acteurs: Vincent Gallo, Maribel Verdú
:. Scénario: Francis Ford Coppola
:. Titre Original : Tetro
:. Durée: 2:07
:. Année: 2009
:. Country: USA
:. Pays: Tetro
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Il est loin, le temps des méga-productions qui ont construit la légende de Coppola. Depuis des années à présent, le maître, deux fois palmé à Cannes, notamment pour l'un des chefs-d'œuvre absolus de l'histoire du cinéma, Apocalypse Now, signe des films montés avec un budget d'artisan.
Avec Tetro, les moyens collent parfaitement au sujet. L'histoire, aux accents lointains d'autobiographie, d'une famille d'origine italienne baignée dans l'art, confine à l'intimité la plus pudique : un père considéré comme un génie de la musique, étouffe les rêves de son fils aspirant écrivain, le poussant à l'exil. Quelques années plus tard, Bennie, le cadet à son tour sur les routes de l'aventure, retrouve ses traces en Argentine. Angelo, devenu Tetro, vit désormais sans but, après avoir tenté d'écrire une pièce de théâtre sur l'histoire de sa famille. Une œuvre inachevée que Bennie va exhumer.
La famille : le cœur de l'intrigue. Construit comme une tragédie, le film explore l'atavisme qui sommeille en chacun des membres de cette famille talentueuse. Mais déterrer un bijou pour y apporter l'ultime coup de plume qui en fera un objet unique et salué par les critiques les plus respectés se paie cher, puisque cette initiative dévoilera les secrets enfouis qui tissent la trame de chaque destinée.
Servi par un noir et blanc suranné mais léché, avec des flash-backs en couleurs, et bercé par la torpeur du tango argentin, Tetro ne se place pas parmi les œuvres essentielles de la carrière de Coppola, mais touche par la sincérité et la foi du message qu'il véhicule. Lors de sa présentation à Cannes, dans l'intimité de la Quinzaine des réalisateurs, loin des paillettes des marches rouges, le réalisateur avait tenu à dédicacer ce film aux parents qui laissent leurs enfants embrasser le rêve de devenir des artistes. Dans Tetro, c'est avant tout les liens du sang que le cinéaste célèbre, la rencontre et la découverte de deux êtres liés par un drame qui les unit malgré leurs résistances. Mais c'est aussi la création elle-même qu'il questionne, et par extension, il porte un regard critique sur sa propre carrière. Un regard qui se veut pour le spectateur comme une invitation pour pénétrer l'intimité créatrice. Non pas un testament, mais bel et bien un cadeau. Venant de Coppola, on ne peut décemment pas refuser.
Moland Fengkov
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