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Wall Street 2 : l'argent ne dort jamais - critique du film
:. Réalisateur: Oliver Stone
:. Acteurs: Michael Douglas, Shia LaBeouf
:. Scénario: Allan Loeb
:. Titre Original : Wall Street: Money Never Sleeps
:. Durée: 2:07
:. Année: 2010
:. Country: USA
:. Pays: Wall Street 2
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C'est la crise ! Crise économique, bien entendu, mais surtout, crise de l'inspiration chez Oliver Stone. Surfant sur la vague de la Grande Dépression, le vieux roublard nous ressort donc une suite à Wall Street, réalisé en 1987. On retrouve donc Gordon Gekko, l'investisseur véreux du premier volet, sortant de huit années derrière les barreaux pour payer le prix de ses magouilles financières. Abandonné par tous, y compris sa fille, il compte bien revenir sur le devant de la scène. Pendant ce temps, un jeune et brillant trader (Shia Labeouf, insipide), un brin idéaliste, qui vit avec sa fille (Carey Mulligan, diaphane et candide), va se faire doubler, croiser sa route, avant de se venger.
On l'aura compris, Wall Street 2, ne nous épargne aucun cliché hollywoodien. Un riche banquier dans le rôle du méchant (Josh Brolin, impeccable), une histoire d'amour avec un happy-end digne des pires comédies romantiques, un héros déchu qui trouve la rédemption (Michael Douglas, toc), le tout servi par une mise-en-scène m'as-tu-vu qui surligne ses propres métaphores : et une courbe de la bourse se dessinant le long des sommets des gratte-ciels par-ci, et des dominos le long des fenêtres des tours de verres par-là, sans oublier des bulles de savon figurant l'explosion imminente des marchés ou encore le caméo, l'apparition de Charlie Sheen, qui tenait le rôle du jeune doué dans le premier volet.
Extrêmement bavard, le film se veut didactique, usant d'aphorismes et de théories foireuses sur l'évolution, déroulant le menu des accessoires (cigares, costards à quatre épingles, hobbies d'enfants gâtés) d'usage, forçant le trait à la lisière de la caricature, et plongeant les non-initiés aux arcanes de la Bourse dans la confusion la plus totale. On comprend le message, la dénonciation du système, mais on n'y croit pas une seconde. Stone perd le spectateur en chemin, en le noyant sous les chiffres du Dow Jones, et son intrigue comme son plaidoyer laissent comme un arrière-goût de mauvaise foi. Au final, Wall Street 2 s'effondre aussi rapidement que les actions. Le sous-titre du film annonce que l'argent ne dort jamais. L'argent peut-être, mais en revanche, le spectateur…
Moland Fengkov
Festival de Cannes 2010
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