Inglourious Basterds - critique du film

:. Réalisateur: Quentin Tarantino
:. Acteurs: Brad Pitt, Diane Kruger
:. Scénario: Quentin Tarantino
:. Titre Original : Inglourious Basterds
:. Durée: 2:28
:. Année: 2009
:. Country: USA
:. Pays: Inglourious Basterds

  
   AddThis Social Bookmark Button


A la suite de figures illustres comme Kubrick ou Coppola, Tarantino nous livre son film de guerre. Sans doute le plus ambitieux, mais également le plus paresseux. Bien entendu, il se devait d'y apporter sa touche personnelle, sa patte, son style. Seulement voilà, passée une longue séquence d'ouverture plutôt prometteuse, mettant en scène le massacre d'une famille juive cachée sous le plancher d'une exploitation agricole française, à l'issue d'un interminable interrogatoire où la tension s'installe au fur et à mesure où les échanges verbaux se crispent, Inglorious basterds se perd dans une vaste caricature. Témoin, la représentation d'Adolf Hitler, plus proche physiquement d'un Sadam Hussein que du personnage historique, éructant comme il se doit toute sa folie destructrice, mais sans subtilité.

Avec son casting international et son sujet ambitieux, on attendait beaucoup de ce film qui pouvait servir de terrain de jeu à l'art de Tarantino. Soit, une troupe de soldats américains particulièrement sanguinaires, chassant les nazis et signant leurs hauts-faits en scalpant leurs victimes. Voilà pour le titre. Des Basterds, on ne saura pas grand-chose d'autre, puisque le film ne développera le parcours d'aucun de ses membres, et ne leur réserve aucune scène d'anthologie hormis cette séquence où, tandis que les Américains s'affairent sur les cadavres de l'ennemi, un officier allemand subit un interrogatoire musclé qui se termine par un crâne défoncé à coups de batte de base-ball. Même la fameuse scène dite de La Louisiane, où une actrice allemande, agent-double à ses heures, retrouve dans une taverne des Basterds chargés de fomenter un attentat contre les pontes du Reich, ne parvient pas à exister en-dehors du souvenir de scènes similaires déjà vues dans les précédents films de Tarantino. Le final, lourd de symbolisme (un cinéma met fin au conflit, à l'issue de sa destruction dans les flammes) sur le pouvoir du 7e art, ne fait pas décoller l'ensemble.

On se doit d'exiger davantage de Tarantino. Certes, sa façon de filmer comme un western spaghetti un père de famille observant, du haut de sa colline, l'arrivée des Nazis, au lointain, anticipant avec fatalité le drame à venir, sa façon d'étirer les scènes en les remplissant de dialogues truculents avant de laisser surgir la violence, son plaisir à faire se côtoyer humour et tension dramatique dans la même scène, sauvent le film de l'ennui. Pour peu, on pourrait passer un bon moment. Mais le film ne se départit pas de sa fonction divertissante, ne propose ou du moins, ne creuse jamais aucune réflexion, ni sur le genre auquel il prétend appartenir (Tarantino ne se sert du cadre de la Seconde guerre mondiale uniquement comme un contexte), ni sur les thèmes récurrents dans l'œuvre du réalisateur, comme celui de la vengeance.

Séduisant au prime abord, car auréolé de la touche tarantinienne, reconnaissable dans chaque scène, Inglorious basterds se laisse regarder comme un objet de pur divertissement, mais laisse un arrière-goût de frustration et de vaste plaisanterie potache. Dommage.


  Moland Fengkov


     Kill Bill 2
     Kill Bill


CRITIQUES FILMS
A B C D E F G H
I J K L M N O
P Q R S T U
V W X Y Z
  + FESTIVALS
  .: Cannes
  .: AFI Fest*
  .: LA Latino*
  .: Étrange Festival
     * en anglais
  + BLOG FESTIVAL
  + AWARDS   + REFLEXIONS   + DOSSIERS
  + DOCUMENTAIRES

MAILING LIST
Get our reviews by e-mail
We'll never Spam you
 
| Info Plume Noire | Contacts | Publicité | Soumettre pour critique | Rejoindre la Rédaction | Chiffres-clés | Charte | Questions |
Boutique | Work in Hollywood | Plume Noire in English [en Anglais] |

Like Us On Facebook