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La Princesse de Montpensier - critique du film
:. Réalisateur: Bertrand Tavernier
:. Acteurs: Mélanie Thierry, Lambert Wilson
:. Scénario: Bertrand Tavernier, Jean Cosmos
:. Durée: 2:19
:. Année: 2010
:. Country: France
:. Pays: La Princesse de Montpensier
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Lors de sa présentation au Festival de Cannes, Bertrand Tavernier avait exposé en conférence de presse toutes les intentions de son film historique en costumes La Princesse de Montpensier, adapté d'une nouvelle de Madame de La Fayette. Centrer le film sur les sentiments des principaux protagonistes, 4 hommes se disputant les faveurs d'une femme, et conférer au projet une certaine universalité, voire, une modernité qui le sortirait du contexte historique.
1562 : la France, gouvernée par Charles IX, se déchire dans une guerre de religions. Marie de Mézières éprise du Duc de Guise, épouse le Prince de Montpensier, qui charge le Comte de Chabannes de parfaire son éducation. A ce trio de soupirants s'ajoute le Duc d'Anjou, futur Henri III, venu séjourner à Champigny où Marie se morfond.
Dès les premiers plans du film, on s'aperçoit qu'aucune des intentions exposées par Tavernier ne se retrouvent à l'écran. Bénéficiant pourtant de moyens conséquents, La Princesse de Montpensier s'apparente davantage à un téléfilm de bonne facture, mais sur grand écran, s'avère être un naufrage complet. Les scènes de batailles sentent la chorégraphie précipitée, les figurants attendant patiemment qu'un personnage principal traverse le cadre pour leur asséner un coup de lame fatal, les duels entre les héros sentent bon les conseils du coach en escrime, et les cadavres sont correctement placés sur leurs marques. Que du toc qui ne sert guère la crédibilité de l'ensemble. La direction d'acteurs se montre inégale. Grégoire Leprince-Ringuet, qui campe le Prince de Montpensier, semble réciter les tirades d'une pièce de théâtre montée pour la fête de quartier organisée par une MJC, tandis que Mélanie Thierry glousse et pleure sans qu'on ne parvienne à se soucier de son sort. Son interprétation rend son personnage tellement fade qu'on en vient à se demander pourquoi autant d'hommes se disputent ses faveurs. Seuls Gaspard Ulliel et Raphaël Personnaz parviennent à tirer leur épingle de jeu (si on met de côté les scènes de combat, trop artificielles pour y croire), le premier gagnant en virilité sauvage, en brutalité masculine, en épaisseur, le second à l'aise dans la peau d'un futur Henri III, traditionnellement représenté comme une tapette, livrant ici une interprétation tout en nuances, dosant intelligemment la coquetterie du personnage et une certaine sophistication. Pour le reste, Tavernier rate complètement son entreprise et délivre une fresque pétrie dans ses artifices. Une faillite.
Moland Fengkov
Laissez-Passer
Festival de Cannes 2010
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