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Restless - critique du film
:. Réalisateur: Gus Van Sant
:. Acteurs: Mia Wasikowska, Henry Hopper
:. Scénario: Jason Lew
:. Titre Original : Restless
:. Durée: 1:31
:. Année: 2011
:. Country: USA
:. Pays: Restless
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Que les choses soient claires, Gus Van Sant a laissé ses expérimentations intellos de l'époque Elephant ou Last days pour se tourner vers un cinéma plus sobre, plus classique, moins sophistiqué, qu'il poursuit avec Restless. L'histoire d'un couple de jeunes face à la grande faucheuse. Enoch vit avec sa tante, après la mort de ses parents dans un accident de voiture et son long coma. Puisqu'il n'a pas pu assister à l'enterrement de ses parents, il hante celui des autres. C'est à l'un d'entre eux qu'il rencontre Annabel, en phase terminale d'un cancer.
Restless raconte donc la rencontre de deux êtres face à la mort. Mais chacun investi de forces contraires devant ce sujet. Yin et Yang, positif et négatif se complétant à merveille, le couple dégage une énergie qui célèbre la vie, sans doute un peu naïvement, mais certainement avec une fraîcheur communicative. Si Enoch vit dans un imaginaire solitaire (son seul ami n'est autre que le fantôme d'un kamikaze de la Seconde Guerre Mondiale) et morbide, Annabel, elle, affronte sa mort annoncée avec la sérénité d'une enfant qui compte bien profiter de tous les instants qu'il lui reste. Ensemble, ces deux boules d'énergie invoquent l'imaginaire pour mieux affronter l'inéluctable. C'est une belle leçon d'amour de la vie qu'ils dispensent, aidés par Hiroshi, l'ami nippon venu de l'au-delà.
Porté par le talent irradiant de Henry Hopper (le fils de Dennis) et de Mia Wasikowska, beaux, solaires et assoiffés de vie, le film met en scène un beau pied-de-nez à la fatalité. Son titre même défie l'épitaphe communément utilisé sur les pierres tombales (rest in peace) américaines. Une ode à l'amour sur laquelle Gus Van Sant porte un regard chaleureux pour mieux éclairer la complicité qui unit le couple. De petits jeux impromptus en dialogues inspirés, Enoch et Annabel s'amusent de chaque instant passé ensemble. Le pathos n'a pas sa place ici, puisque le film affronte la question de la mort avec une telle vigueur qu'il la réduit à une fin futile face à l'amour et au bonheur de remplir simplement sa vie. Réjouissant.
Moland Fengkov
Last Days
Elephant
Gerry
Festival de Cannes 2011
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