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You Will Meet a Tall Dark Stranger - critique du film
:. Réalisateur: Woody Allen
:. Acteurs: Josh Brolin, Naomi Watts
:. Scénario: Woody Allen
:. Titre Original : You Will Meet a Tall Dark Stranger
:. Durée: 1:48
:. Année: 2010
:. Country: USA
:. Pays: You Will Meet a Tall Dark Stranger
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Rien de nouveau chez Woody Allen, mais que du neuf. Ce serait une erreur de considérer You will meet a tall dark stranger comme un film mineur dans sa filmographie. Certes, le prolifique réalisateur revient à un schéma plus classique dans son œuvre, en mettant en scène une comédie en apparence légère qui utilise des recettes déjà utilisées dans ses précédents opus, comme la présence d'une voix-off omnisciente ou encore le personnage du vieil homme obsédé par la mort qui quitte sa femme pour se marier à une jeune bimbo arriviste et ainsi embrasser une seconde jeunesse. Mais cette comédie rondement menée cache un pessimisme et une noirceur qui la rendent plus subtile qu'elle ne le paraît et qui, de fait, l'empêche d'être considérée comme un élément négligeable du travail de l'auteur. Lorsqu'on évolue en terrain connu, comme c'est le cas ici, soit on cède à l'ennui et à la lassitude, soit on gratte un peu le vernis des situations rocambolesques et des répliques comiques pour se rendre compte qu'une certaine mélancolie, pour ne pas parler de névroses, se terre dans la seconde lecture du film.
Le titre lui-même revêt un double-sens. Il se lit comme une prédiction parmi tant d'autres : Helena, fraîchement divorcée de son mari Alfie, consulte une diseuse de bonne aventure dont elle boit toutes les paroles. Mais ce grand homme en noir, c'est également la Mort. L'obsession de la vieillesse, la peur d'arriver à la fin de sa vie avec un cruel sentiment d'échec. Autant d'angoisses qui poussent les personnages du film à prendre des décisions qui bouleverseront leur vie. Ainsi, Alfie projette de se remarier avec une jeune femme de petite vertu, le mari de Sally (la fille d'Helena) la quitte pour sa jeune voisine de l'immeuble d'en face, Sally quitte la galerie d'art pour laquelle elle travaille afin d'ouvrir la sienne. Tous poursuivent des rêves, et dans le désespoir de la lutte pour les réaliser, certains se jettent dans des situations inextricables. Mais comme le dit Woody Allen, " croire aux contes de fées est la condition sine qua non pour trouver le bonheur au sein de la tragédie que nous vivons tous. Chacun trouve sa propre parade pour enjoliver et rationaliser le drame de la destinée humaine. " Le film raconte ces petites luttes insignifiantes en soi mais qui permettent aux personnages de continuer à caresser des rêves, à défaut d'espérer. Petit film, donc, mais d'une profondeur intrinsèque, servie par une écriture toujours aussi vivace et d'une direction d'acteurs imparable. La distribution, de Josh Brolin à Naomi Watts, en passant par Antonio Banderas et Anthony Hopkins, habite son personnage, lui donne corps, et rivalise d'aisance dans des registres inhabituels. Un geste, un sourire, un rictus, une pose, suffisent pour que ces personnages existent et investissent le cadre tout en servant la démarche du réalisateur : distraire et se distraire en éloignant les pensées morbides.
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